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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0674
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LIVRE X.

LYCIE. — PAMPHYLIE. — CILICIE.

CHAPITRE PREMIER
LYCIE.
L’histoire de Lycie commence avec
celle du monde grec. Nous avons vu
les Lyciens alliés aux Troyens dès les
premiers temps de la civilisation asia-
tique (.1). Nous allons retrouver en
Lycie les mêmes noms de héros, de
fleuves et de villes; Thèbes et Lvrnes-
susont existé en Lycie comme en Troade.
Tlos ou Tros fonde une ville de son
nom et les eaux jaunes du Xanthus
arrosent les plaines de la Lycie comme
l’autre Xanthe les campagnes d’ilion.
Sarpédon , Pandarus, Belléropbon, les
héros honorés des Lyciens, ont combat-
tu dans les armées de Priam ; c’est le
sang des Léleges, des Crétois et des Ca-
riens qui coule dans leurs veines, aucun
historien ne mentionne en Lycie un
peuple aborigène antérieur à ces peu-
ples. Les Phéniciens pénétrant dans
l’intérieur de la Lycie y introduisent une
population qui garde son type particu-
lier et sa langue nationale, ce sont les
Solymes, le seul peuple de l’oecident-que
les Grecs regardent comme d’origine sé-
mitique. La Troade etla Lycie sont deux
Eliés par une commune origne ; ils
jrent les memes dieux, comme Ju-
piter et Apollon; les mêmes héros, comme
Pandarus; ils ont les mêmes fleuves et
les mêmes noms de montagnes. Une par-
tie de la Troade portait le nom de
Lycie d’après celui de ses habitants ; de
même les Lyciens se donnaient le nom
Troyens, Trocs. L’un et l’autre pays se
prêtent un mutuel secours dans la
bonne comme dans la mauvaise fortune.
Les Lyciens, les Crétois et les Cariens se
rencontrent sur la côte occidentale jus-
qu’aux bouches du Méandre et dans la
'Troade. On ne saurait mettre de l’ordre
(i) Voy. livre lit, p. 84.

dans le mouvement des antiques popu-
lations de ces côtes, si l’on ne cherche
le point de départ dans les relations qui
se sont établies entre la Crête et le con-
tinent, et les historiens comme les poètes
se conforment à cette tradition (1).
Ainsi les anciens ne connaissaient dans
ces pays aucune population pure de tout
mélange étranger. Les Phéniciens s’é-
taient emparés du Taurus aussi bien
que de la Cilicie, et les peuples d’origine
sémitique venus en Lycie s’établirent
dans ce pays, et formèrent les peupla-
des de Cabalès et des Solymes. Les
Crétois débarqués aux bouches du Xan-
thus, se répandirent dans le pays et
se mêlèrent aux tribus qui habitaient
ces montagnes; il en est résulté une
population qui, par ses mœurs, ses
arts et son langage diffère essentielle-
ment des autres habitants de la pres-
qu’île. On ne peut dire cependant qu’elle
était complètement étrangère à la race
grecque ou pelasgique ; car des le temps
de la guerre de Troie, nous voyons la
langue grecque comprise par les chefs
lyciens, et les hymnes qui étaient chan-
tées aux fêtes de Délos avaient été
composées parOlen, poète, lycien (2).
CHAPITRE IL
POPULATIONS LYCIENNES. —
MONUMENTS.
Sous le nom général de Lycie, les
historiens comprennent trois provinces
distinctes; au nord la Cabalie, au
centre les Solymes qui occupaient les
plateaux du Milyas; ces deux peupla-
des pariaient la “même langue phéni-
cienne, et au sud les Termites, qui
avaient pris le nom de 1> ur chef Tré-
milus. C’étaient des tribus crétoises qui
(r)Curtius, Grescltische Gesic/tte, t.I, 63.
(2) Hérodote, liv. IV, ch. 35.
 
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