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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0231
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LIVRE IV.

ÆOLIDE — LYDIE.

CHAPITRE PREMIER.
ÉTABLISSEMENT DES ÆOLIENS SUE
LA CÔTE D’ASIE.
« Les Æoliens à leur arrivée en Asie
possédaient les terres qui entourent le
golfe jusqu’à la montagne sur laquelle
Smvrne est assise; et à cette époque le
golfe était appelé golfe de l’Hermus. »
Ce passage de la vie d’Homère (1) par
Hérodote détermine clairement les li-
mites sud du territoire de l’Æolide; il
s’étendait au-delà du fleuve Hermus
et comprenait la montagne du Sipyle.
Au nord l’Æolide était bornée par la
Teuthranie; elle était limitrophe de la
Lydie du côté de l’est. Tout ce pays
était occupé par les Pelasges, maîtres du
pays depuis le mont Mycale jusqu’au
golfe d’Adramvttium. Ce peuple avait
aussi occupé lesîlesde Lesbos et de Chio.
Depuis la chute de Troie toute cette
contrée était exposée à des guerres con-
tinuelles. Les fils de Tantale, chassés
de Sipyle, avaient passé en Grèce et
avaient appris aux populations du Pé-
loponnèse qu’il existait non loin de
leurs côtes un pays accessible aux tri-
bus aventurières. Les compagnons
d’Agamemnon n’étaient pas tous re-
tournés en Grèce après la ruine de
Troie, après avoir erré sur ces côtes
inconnues, ils avaient fondé plusieurs
villes; Mnesthée et les Athéniens qui
l’avaient suivi sur la côte d’Asie avaient
fondé la ville d’Élée. Les Æoliens,
chassés de leur pays par les Thessa-
liens venus de Thesprotie (2), n’arri-
vaient donc pas dans un pays tout à
fait étranger. Leur première migration
remonte a soixante ans après la guerre
de Troie; elle est contemporaine, du re-
tour des Héraciides dans le Pélopon-
nèse. Le pouvoir des rois de Lydie
(1) Hérodote, Vita Homerl.
(2) Hérodote, VII, 176.

ayant succédé à celui des princes troyets
dans toute la contrée qui avait été ra-
vagée parles Grecs, il est à croire que
les nouvelles colonies s’établirent avec
le consentement des monarques ly-
diens, ou que du moins leurs comptoirs
furent tolérés par ces princes, qui n’a-
vaient pas la marine en grande estime.
Quelques familles æoliennes avaient re-
monté l’Hellespont et s’étaient arrêtées
dans le territoire de Cyzique ; les Phé-
niciens occupaient déjà plusieurs comp-
toirs sur ces côtes. D’autres familles
s’étaient fixées à Ténédos et dans la
grande Hécatonnèse (1). Mais ce fut
surtout l’île de Lesbos qui devint le
siège de la puissance æolienne. Elle
étendait sa protection sur les différents
centres de population épars sur la côte
d’Asie sans avoir rien à redouter des
peuplades barbares et inhabiles à la
navigation, les Trères et les Léléges, qui
occupaient aussi ces rivages. Mais à la
faveur d’une communauté d’origine (2),
les nouveaux colons obtinrent de la
nation pélasge quelques districts situés
entre le Caïque et l’Hermus; ces der-
niers possédaient des châteaux et des
villes fortifiés, notamment Larissa; mais
ils avaient été fort affaiblis par la
guerre de Troie (3). Les Grecs parvinrent
a les dominer, et les incorporèrent
dans leurs nouveaux centres de popu-
lation. Les écrivains grecs remarquent
que le peuple pélasge finit par dispa-
raître à l’époque où les Æoliens et
les Ioniens vinrent s’établir en Asie.
Mous devons en conclure qu’il s’opéra
une fusion entre les peuples de même
race. Les Léléges, au contraire, furent
repoussés vers le sud, et s’établirent sur
les frontières de la Carie, où on les re-
trouve dans les siècles suivants.
(1) Hérodote, liv. I, ch. i51.
(2) Hérodote, VIII, 176. Strabon, XIII,
6o3.
(3) Strabon, XIII, 522.
 
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