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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0162
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LIVRE III

MYSIE.

CHAPITRE PREMIER.
ARRIVÉE DES MYSIENS EN ASIE. —
LIMITES DE LA PROVINCE.
La province qui du temps des Ro-
mains portait encore le nom de Mysie,
n’était qu’une faible parcelle du vaste
territoire acquis dans l’origine par les
tribus mysiennes venues des bords du
fleuve Strymou pour s’établir dans la
Chersoanèse d’Asie. Nous pouvons avoir
une idée de l’époque où ces migrations
eurent lieu par ce passage d’Hérodote (1 ),
rappelant, a propos de l’expédition de
Xerxès, les grandes invasions qui eurent
lieu antérieurement, celles des Cimmé-
riens ; celles des Scythes, et l’entre-
prise accomplie avant la fondation de
Troie (2) par les Mysiens confédérés
avec les Teucriens, qui passèrent en
Europe en franchissant le Bosphore,
allèrent soumettre tous les Thraces,
descendirent jusqu’à la mer Ionienne ,
et s’avancèrent au raidi jusqu’au fleuve
Pénée.
Ainsi voilà une population partie de
la Thrace pour s’établir en Asie, et qui
a eu le temps de devenir assez puissante
pour revenir sur ses pas et soumettre
la contrée d’où elle était sortie, et tous
ces événements se passaient longtemps
avant la guerre de Troie.
Les Thraces, qui étaient passés en
Asie, qui furent appelés Bithyniens (3),
et qui de leur propre aveu devaient s’ap-
peler Strymoniens parce qu’ils venaient
des bords du fleuve Strymon, avaient
été chassés de leurs demeures par les
Teucriens et les Mysiens. Cette der-
nière nation était donc devenue assez
puissante pour faire la loi à la Thrace,
(i) Hérod., liv. VII, c. XX.
(a) TIpo tùv Tpwïxœv.
(3) Hérodote, liv. VIT, LXXV. — Voy.
plus haul, p. 5o.

d’où elle était sortie. Elle était maîtresse
de la Bithynie; la région Ascanie et
tout le versant de l’OIympe étaient en
sa possession, et le détroit entre By-
zance et Chalcédoine était alors appelé
le Bosphore Mysien (1).
A l’ouest, la Mysie s’étendait jus-
qu’au fleuve Caïcus ; elle occupait la
Teuthranie et i’Elaïtide, deux régions
qui en furent ensuite détachées. Mais
les invasions des Bithyniens et des
Phrygiens forcèrent dans la suite les
premiers occupants à leur céder des
terres, et sous les rois de Bithynie la
Mysie en était réduite au territoire borné
par le Rhyndacus à l’est et Je fleuve
Æsepus à l’ouest. En largeur elle était
comprise entre la mer et les versants de
l’OIympe.
La souche principale des Mysiens est
restée en Europe, et sous l’empire ro-
main elle formait sous le nom de Mœsi
une grande nation qui s’étendait jus-
qu’au Danube.
La confraternité des Mysiens avec les
peuples d’Asie n’est pas moins étendue;
ils sont alliés avec leurs puissants voi-
sins les Lydiens, et plus au sud avec
la nation demi-barbare des Cariens.
Hérodote ne met pas ce fait en doute (2).
« Les Cariens et les Mysiens ont une
origine commune avec les Lydiens; car
Lvdus et Mvsus étaient frères de Carès;
tous ces peuples parlaient la même
langue. » Strabon confirme le fait re-
cueilli par Hérodote en rappelant que
le temple de Jupiter Carien près de My-
lasa était commun aux trois peuples,
à cause du lien de fraternité qui les
unissait; cependant jamais les Cariens
n’ont passé pour un peuple thrace. Ils
avaient plus de rapport avec les Lélèges
et les Pélasges; ces deux derniers peu-
ples s’étaient aussi établis dans le pays
(i) Strabon, XII, 566.
(a) Liv. I, c. CLXXI.
 
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