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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0218

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•208

L’UNIVERS.

chaîne trachytique qui forme les der-
niers échelons du mont Gargare; la dis-
tance entre Tchanderli et Pergame est de
vingt kiiom. La montagne du château
domine toute la vallée et s’a perçoit d’une
distance de plus de vingt kilomètres.
CHAPITRE XXVII.
PERGAME.
A l’entrée de la ville de Pergame
s’élèvent deux monticules couverts de
verdure et qu’au premier coup d’œil on
reconnaît pour être deux tumulus éle-
vés de main d'homme. Ils sont en tout
semblables à ceux de la plaine de Troie ;
ils n’offrent à l’extérieur aucune trace
de construction. L’un d’eux porte le
nom de Maltépé; il a environ soixante
mètres de haut et cent quarante mètres
de diamètre ; l’autre est d’une dimension
un peu moindre. Ces monuments, qui
datent de Page héroïque, nous parais-
sent avoir été clairement désignés par
Pausanias et se rattacher au nom et à la
fondation de Pergame.
Après la mort d’Hermione, Pyrrhus
épousa Andromaque, dont il eut trois
fils (i). Après la mort de Pyrrhus, ses
fils se séparèrent. « Pergamus, accompa-
gné de sa mère Andromaque, alla cher-
cher fortune en Asie, et s’étant arrêté
dans la Teuthranie, où régnait Arius,
il tua ce prince dans un combat singu-
lier, se mita sa place et donna son nom
a la ville. On voit encore, car Andro-
maque l’avait accompagné, leurs tom-
beaux dans la ville. » Le même auteui (2)
fait aussi mention du tombeau d’Augé,
mère de Télèphe, qui se voyait à Per-
game. La description qu’en fait l’auteur
grec est aussi explicite que possible
et se rapporte parfaitement au tu-
mulus qui s’élève à l’entrée de la ville.
« Et encore aujourd’hui le tombeau
d’Augé se voit à Pergame, qui est au-
dessus du Caïque; c’est une butte de
terre ('/ûp.a entourée d’un soubas-
sement de pierre. » Ce sont presque les
mêmes paroles qu’Hérodote emploie
pour décrire le tombeau d’Alyatte et en
effet les deux monuments ont une res-
(1) Pausanias, liv. I, chap. io.
(2) Pausanias, liv. VIII, ch. 4.

semblancefrappante. Nouscroyons donc
sans forcer en rien les traditions his-
toriques que ces deux tumulus doivent
être considérés comme les tombeaux
d’Augé et d’Andromaque. C’est une
tout autre question de savoir si en réa-
lité ces deux héroïnes ont reçu leur
sépulture en ce lieu; nous voulons seu-
lement dire que ces deux tertres sont
ceux que du temps de Pausanias on
considérait comme leurs tombeaux.
Si l’on s’en rapporte à la citation de
Pausanias, Pergame a été fondée par
le héros, fils d’Andromaque, nommé
Pergamus, et la veuve d’Hector retrouva
dans ce nom un souvenir de la citadelle
troyenne. Nous pouvons croire cepen-
dant que ce nom de Pergame a une
racine étrangère à la langue grecque,
Perg ou Berg, qui signifie montagne.
Il se retrouve aussi dans le nom de
Perga, ville de Pamphylie qui est située
exactement de la même manière que le
Pergama de Troie, et la ville de Per-
game. Bien longtemps avant que le site
de Perga fût retrouvé, un critique avait
soupçonné que cette ville devait occu-
per un lieu élevé, et cette conjecture
s’est vérifiée (1). Les premiers siècles de
l’existence de Pergame se perdent dans
les ténèbres de l’antiquité; la première
mention, qui remonte aux temps histo-
riques, se trouve consignée dans le récit
de Xénophon (2). Ce général trouva
chez les frères Gorgion et Gongyle une
généreuse hospitalité, et partit de Per-
game pour faire une excursion chez les
Perses, maîtres de la contrée.
CHAPITRE XXVIII.
ORIGINE DU ROYAUME DE PERGAME.
— PHILÉTÈRE. — EÜMÈNE.
La position formidable du château de
Pergame avait été remarquée par Lysi-
maque, qui le choisit pour y déposer
ses trésors, estimés 9,000 talents ou
47,000,009 de francs; il en confia la
garde à Philétère de Tium en Paphla-
gonie (3). Ce personnage, qui d’un poste
(1) Voy. Pline, éd. de 1770, trad. de
Poinsinet, liv. V, ch. 3a.
(2) Anab., VII, 8, 4.
(3) Strabon, XIII, 6i3, dit qu'il naquit à
Tyana en Cappadoce.
 
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