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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0232

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222

L’UNIVERS.

Les premiers Æoliens qui s’aven-
turèrent sur les côtes étaient conduits
par Penthile, fils d’Oreste, roi d’Argos.
ils s’établirent dans l’île de Lesbos, et
cette île fut cousidérée comme la ca-
pitale des villes æoliennes (1). Les
autres Grecs arrivèrent quelques années
plus tard sous la conduite de Gras, pe-
tit-fils de Penthile (2) et s’établirent
sur cette partie du continent située
entre l’Ionie et la Mysie, à laquelle ils
donnèrent le nom d’Æolide.
Dans le dénombrement des villes æo-
liennes donné par Hérodote (3), il en y
a une seule, Pitane, qui est au nord du
Caïque, c’est-à-dire en dehors du terri-
toire de l’Æolide; les douze villes
æoliennes sont: Cymé, Larisse, Néon-
tychos, Temnos, Cella, Notium, Ægi-
rœssa, Pitane, Ægæe, Myrina et Gry-
nium. Une seule ville, Smyrne, fut dé-
tachée de la ligne æolienne pour être
jointe à l’Ionie ; aussi ces deux pays
furent-ils en hostilité jusqu’au mo-
ment où les Perses firent une irrup-
tion dans les États de Crésus. Alors les
peuples grecs se réunirent; les Æoliens
et les Ioniens envoyèrent à Sardes des
députés pour offrir à Cyrus de se recon-
naître ses sujets aux mêmes conditions
que les Lydiens (4).
Le pays occupé par la confédération
æolienne était en réalité renfermé
entre l’Hermus et le Caïque, et com-
prenait certain nombre de petites villes
issues de la population de Cymé. Stra-
bon en porte le nombre jusqu’à trente;
mais déjà de sod temps elles étaient
pour la plupart réduites à l’état de vil-
lage.
Les côtes de l’Æolide, qui présentent
aujourd’hui une ligne de plages maré-
cageuses, étaient alors pourvues de
ports excellents; aussi le commerce
maritime s’y était-il développé avec une
grande activité. Le plus sûr revenu
des villes æoliennes consistait dans
les droits perçus à l’entrée et à la sortie
des navires. Les habitants de Cymé sui-
vaient des règlements contraires ; chez
(i) Strabon, XIII, 616. Pansanias, 1. V,
ch. IV.
(a) Pansanias, liv. III, ch. n.
i 3) Hérodote, liv. I, ch. 149.
(1) Hérodote, liv. I, ch. r4i.

eux le commerce était libre, et auc
droit ne grevait les navires à l’entr •
ou à la sortie du port. Ce premier es
de libre échange, tenté ily a plusded^1'^
mille ans, n’était pas du goût desautr ‘
villes grecques. Aussi les Cymée*’’
loin de trouver des imitateurs, étaJe’^
ils taxés de bêtise et d’ignorance P‘
leurs voisins, et on inventait sur 1®
compte cent histoires absurdes.
Grecs railleurs allaient jusqu’à di
qu’ils ne connaissaient pas un âne’ t
que la voix de cet animal retentisse
pour la première fois avait fait fuit
habitants de Cymé (1). Cet état de*
berté du commerce maritime n’endn
pas moins pendant trois cents ans- b
frais nécessités par les guerres le fire’
sans doute modifier. -
Le sol de l’Æolide était d’une fe*"1
lité extrême; les auteurs anciens
tent aussi le sol de la plaine Apiajù
de Pergame; mais le climat était
sain que celui de l’Ionie, sans doute ‘
cause des nombreux marécages qui q
formaient déjà et qui ont été l’objet d -
remarques des historiens (2). .
La soumission volontaire des
liens à l’empire des Perses épargna
leur contrée les désastres que soutA
rent à la même époque plusieurs vil*-
des côtes. .. e
Ils furent compris dans la prenne
satrapie dite hellespontine et contr
huaient pour leur part aux quatre cen
talents que payaient les sept peup1^
réunis sous ce gouvernement. A *
chute de la monarchie perse, les J- t
liens furent soumis à Antiochus,
après la chute de ce prince, ils fureet
annexés aux possessions d’Eumène
suivirent en tout point le sort a
royaume de Pergame.

CHAPITRE IL
VILLES DE L’ÆOLIDE. — ÉLÉE'
La ville d’Élée était située à do^,
stades au sud de l’embouchure du
que; c’était déjà une mauvaise c0°|es
tion topographique. En effet tous
ports de mer placés à l’embouchure

(1) Slrabon, XIII, 622.
(2) Ici., XIII, 62t.
 
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