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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0315

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ASÏE MINEURE.

30$

villes romaines ont été ou démolis ou
renouvelés. On voit encore dans la
plaine et sur le chemin de Bournabat
un petit lac qui est une des sources du
Mêlés, avec quelques ruines. On appelle
cela les bains de Diane. Le temple
d’Esculape , qui se voyait sur le versant
ouest du mont Pagus, est aussi entiè-
rement détruit. En faisant des fouilles
au-dessus du cimetière juif, en 1836,
on a découvert un long soubassement
de grosse maçonnerie, avec quelques
blocs de marbre : c'était peut-être le
reste du temple. Toutes ces conjectures
peuvent être discutées; elles n’ont rien
d’impossible, mais aucune autorité ne
les appuie.
Les inscriptions trouvées à Smyrne
dans ces derniers siècles sont assez nom-
breuses; mais malheureusement elles
n’ont pas été recueillies avec soin, et il
en a péri un grand nombre qui ont été
employées à des constructions nouvelles.
Spon et Wheler en ont recueilli quel-
ques-unes qui sont importantes, et no-
tamment une lettre des empereurs Sé-
vère et Antonin, adressée aux habitants
de Smyrne, dont la rédaction est à peu
près la même que celle adressée par
Antonin aux \izaniens.
Il serait difficile de déterminer d'une
manière précisé le périmètre de l’an-
cienne Smyrne., les murailles ayant été
détruites depuis longtemps ; mais sa plus
grande étendue ne pouvait pas dépasser
à l’est le vallon Saint-Ann.e, où sont les
aqueducs; à l’ouest, le versant du mont
Pagus, où est le cimetière juif. Le
château était, je pense, sa limite méri-
dionale ; car au delà la montagne est
tellement abrupte et aride, qu'on n’a
jamais pu y établir de maisons; d’ail-
leurs il n’y en a pas de vestige. Du <ôté
du nord, c’est à dire vers la plaine,
rien ne peut déterminer la limite île la
ville; on n’y rencontre aucune trace de
monument : tous ont disparu.
Indépendamment des ravages causés
parles guerres civiles, Smvrnea éprouvé
de grands désastres par suite des trem-
blements de terre. Tinère et Marc-Au-
rèle y firent faire de grands travaux
pour réparer ces malheurs. C’est encore
un motif de l’anéantissement complet des
monuments antiques ; ceux qui n’ont pas
été détruits a dessein ont été renversés.
20e Livraison. (Asie Mineure.)

CHAPITRE XVI.
SMGRNE BYZANTINE.
Les empereurs grecs, menacés par
les Musulmans, firent réparer les forti-
fications de la ville et celles du château.
Une inscription byzantine, qui se voyait
encore sur la porte en 1760, a disparu
depuis ce temps. Elle a été conservée par
Chandler, et nous apprend que les res-
taurations du château ont été faites par
l’empereur Jean Comnène : c'était la fin
de l’emp re de Byzance. L’empereur
Alexis, son successeur, se retira à
Trébizonde, où il établit un empire. On
a douté qu’il eût pris le titre de roi (l) ;
mais une inscription placée au-dessus
de son portrait, peint a fresque, lui donne
le titre de roi et empereur de toute l’A-
natolie ; c’est à-direqu’il conserva tou-
jours des prétentions sur Smyrne. Mais
alors cette place était entre les mains
des Turcs depuis l’an 1084.
La facilité qu’avaient les Grecs de
recevoir des secours du dehors donnait
à Smyrne une importance particulière;
aussi cette ville fut-elle le théâtre des
luttes acharnées entre tous les pouvoirs
qui tentaient des’établir en Asie. Smyrne
était au pouvoir d’un bey nommé Tz i-
chas, qui était maître de toutes les
places du golfe. Lorsque Jean Ducas
vint l’assiéger, elle se rendit, mais fut
bientôt leprise par les Turcs, et les ha-
bitants furent massacrés.
Aïdin émir qui donna son nom à la
ville de Tralles, reconstruite par lui,
laissa son fils, Amir(Omar), possesseur
de Smyrne, en 1332. Andromc le vieux
régnait a Constantinople ; mais déjà les
Grecs laissaient aux autres nations le
soin de défendre cette terre contre l’in-
vasion mu ulmane. Les chevaliers de
Rhodes s’étaient emparés du château
et l’avaient mis en bon état de defense.
Amir, de retour à Smyrne, se mit en
devoir de chasser les chevaliers ; mais il
fut tué pendant les premiers travaux
du siège.
Les Latins étant devenus maîtres de
Smyrne y envoyèrent, au nom du par e,
le patriarche nouvellement élu de Cons-
tantinople, pour y rétablir les affaires
(i) Histoire universelle, Trébizonde.
TI. 20
 
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