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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0314
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304

L’UNIVERS.

inspiré par Némésis, résolut d'établir
une ville sur le mont Pagus, où il
s’était endormi. L’oracle de Claros,
consulté à ce sujet, engagea les Smyr-
néens à aller habiter la ville nouvelle,
qui prit le nom de leur ancienne pa-
trie (1).
Mais le roi de Macédoine ne fut pas
appelé à exécuter son projet. La cons-
truction de la nouvelle ville fut entre-
prise par Antigone et accomplie par
Lysimaque.
Smyrne fut donc fondée au nord du
mont Pagus, partie sur la montagne et
partie dans la plaine. Le fleuve Mêlés,
que l oracle avait nommé, coule dans
la partie orientale de cette montagne, et
la ville s’étendit dans la plaine entre le
fleuve et la mer. Les plus somptueux
édifices ne tardèrent pas à être cons-
truits, et les rues alignées et coupées à
angle droit, et même décorées de por-
tiques. La mémoire d’Homère, qui pla-
nait sur les rives du Mêlés, fut honorée
par un temple appelé VHomerium.
D’autres édifices sacrés , le temple de
Némésis, celui de la Mère des dieux,
furent construits dans la plaine. L’a-
cropolis, le stade , le théâtre et les por-
tiques s’élevèrent sur le penchant de la
montagne. Le port, dont l’emplacement
est occupé aujourd’hui par des habita-
tions, était un bassin que l’on fermait
au moyen d’une chaîne.
Mais la partie inférieure de la ville,
établie sur des terrains d’atterrisse-
ments, presque au niveau de la mer,
n’avait pas d’égouts pour les eaux plu-
viales et les immondices; aussi, en
temps d’orage, les rues étaient-elles
inondées et malpropres. Il semble que
Strabon fasse en ce passage la descrip-
tion de la ville moderne.
Smyrne est une des villes qui concou-
rurent devant le sénat romain pour
avoir l’honneur d’élever un temple à
Tibère, et elle l'emporta sur ses rivales:
il ne reste aucun vestige de cet édifice.
Dès les premiers temps du christia-
nisme, Smyrne se distingua par son
zèle pour la foi nouvelle, aussi, mérita-
t-elle le titre d’une des sept églises de
l’Asie. Saint Polycarpe, son premier
évêque et le patron des chrétiens de
(i) Pausanias, liv. VII, ch. 5.

Smyrne, passe pour avoir souffert le
martyre dans le stade en l’an 166. Une
petite église grecque bâtie en ce lieu est
aujourd’hui abandonnée.
De tous les ouvrages exécutés par les
rois grecs, il ne reste qu’une partie de
l’ancien château ; c’est le soubassement
des tours du côté sud-ouest, qui est à
joints irréguliers, et la tour sud-ouest
jusqu’au tiers de sa hauteur. Elle est
construite en bel appareil de trachyte
rouge, qui lui donne l’apparence d’une
tour de porphyre. Le reste du château
est un ouvrage byzantin. Les autres
monuments sont en partie détruits;
mais on en reconnaît parfaitement les
ruines. Le stade s’étend de l’est à l’ouest
un peu plus bas que le château. Les gra-
dins étaient de marbre ; ils ont été em-
ployés dans les constructions modernes.
Toute la partie gauche du stade est
soutenue sur des contre-forts qui exis-
tent encore; il y a des niches demi-circu-
laires, et des cellules dont l’appareil est
en petites pierres, ouvrage évidemment
romain.
Le théâtre a eu le sort du stade; il
ne restait en 1836 que les deux parties
qui soutenaient jadis les gradins, avec
les galeries qui conduisaient aux pré-
cinctions. Les gradins furent détruits
au milieu du dix-septième siècle ; mais
on voit encore très-bien le galbe du mo-
nument, et probablementferait-on quel-
ques découvertes de fragments dans les
maisons qui occupent le proscenium.
Mais ces ruines , qui attireraient encore
les regards dans une ville d’Europe,
sont laissées de côté en Asie, où tant
de monuments mieux conservés ou plus
anciens rappellent l’investigation des
voyageurs.
Un peu plus bas que le théâtre, sur
la limite du quartier juif, il y a dans la
ville un espace vide qui est occupé par
un cimetière et planté de grands arbres.
Tout autour de cette enceinte, il y a
des fragments de colonnes et de pilas-
tres couchés dans la maçonnerie, et deux
ou trois pilastres carrés et isolés sont
encore debout. Il est probable que ce
sont les ruines d’un ancien agora, avec
le portique quadrilatère qui l’entourait.
Les colonnes sont en marbre brèche
veiné de rouge et de blanc.
Les aqueducs et tous les restes de la
 
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