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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0348

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L’UNIVERS.

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les établit dans la Sogdiane ; mais
Alexandre les punit dans la personne
de leurs descendants, en détruisant la
ville où ils demeuraient, et en faisant
massacrer tous les Branchydes (1).
La fuite des prêtres d’Apollon ne
paraît pas avoir été fatale à l'oracle ;
car les Miiésiens se mirent en devoir
de construire un autre édifice, qui
surpassât en grandeur et en magnifi-
cence tous les autres temples de la
Grèce. C’est ce monument qui est par-
venu jusqu’à nous, non pas tout entier,
mais dans un état tel, que nous pou-
vons en reconnaître les principales dis-
positions. On peut le considérer comme
contemporain des temples d’Éphèse et
de Magnésie du Méandre; car le pre-
mier, préservé par les Perses, n’avait
pas échappé à l’incendie. La construc-
tion simultanée de tels édifices donne
la plus grande idée des richesses que
possédait encore l’Asie, qui sortait ce-
pendant de crises si violentes.
CHAPITRE XL.
CONSTRUCTION DE TEMPLE.
Il est difficile de déterminer l’époque
précise où ce monument fut commencé.
Il fut construit par deux architectes,
Daphnis de Milet, et Péonius d’Éphèse ;
comme ce dernier est le même qui ter-
mina le temple de Diane, sur lequel
Alexandre voulait inscrire son nom,
on doit en conclure que le temple d’A-
pollon date du règne de ce prince.
Vitruve mettait ce temple au nombre
des quatre plus magnifiques ouvrages
qui existassent dans la Grèce; les trois
autres étaient le temple d’Éphèse, celui
de Gérés à Éleusis, et le temple de Ju-
piter à Olympie. Ces édifices, dit-il,
mériteraient d’être admirés même dans
le conseil des dieux (2). Mais un si bel
ouvrage ne fut jamais terminé; aujour-
d’hui même nous en avons la preuve.
Cela n’empêcha pas le culte d’Apollon
de fleurir de nouveau dans ces parages,
et les offrandes des rois vinrent encore
enrichir son trésor.
Le temple surpassait tous les autres
(1) Strabon, liv. XI, p. 5rS.
(2) Vitruve, liv. VII, Préface.

par ses dimensions (Méyio'Tov vewv twv
irdvTtov) ; mais les Miiésiens furent
obligés de le laisser sans couverture , à
cause de cette énorme grandeur (I). Ces
paroles de Strabon méritent d’être dis-
cutées. Il est certain que le temple était
sans toit; mais n’était-ce pas une dis-
position particulière à ce monument,
comme à celui d’Olympie? C’est une
question que nous examinerons en étu-
diant le plan de l’édifice. Pausanias se
contente de dire : Non terminé; oùz
L’enceinte sacrée du temple, ornée
en dehors et en dedans d’un bois ma-
gnifique , pouvait contenir la popula-
tion d’un bourg ; il y avait d’autres sécos
ou édicules où se rendaient les oracles
et où se faisaient les cérémonies (2).
Dans le téménos s’élevaient des monu-
ments de tous genres, dédiés par la
piété des plus puissants princes; on y
remarquait surtout un autel érigé par
Hercule de Thèbes, et construit avec
du mortier délayé dans le sang des
victimes. Mais, sous les Romains, cet
autel était devenu moins célèbre; les
sacrifices avaient diminué, et l’autel
était moins bien entretenu (3). Il était
élevé sur plusieurs marches, et sem-
blable à celui d’Olympie.
La statue d’Apollon était l'ouvrage
de Canachus de Sicyone ; elle était de
bronze et faite sur le modèle de l’A-
pollon Isménien de Thèbes, qui était de
bois de cèdre (4). Cet artiste vivait dans
la 95e olympiade ; il était élève de Po-
lyclète d’Argos (5). Le dieu était de-
bout , sa chevelure nouée et rejetée par
derrière; il tenait à la main une lyre.
Un grand nombre de petites statues de
bronze, faites à l’imitation de l’Apollon
Didyméen, étaient vendues aux adora-
teurs qui venaient consulter l’oracle,
comme à Éphèse on vendait des figu-
(1) Strabon, liv. XIV, p. 634.
(2) Sirabon employant le même mot,
(sécos) pour exprimer celte partie du temple
que les Romains appelaient Cella , et ies lieux
réservés où se rendaient les oracles; c’étaient
autant de petits temples dont il ne reste plus
de traces.
(3) Pausanias, liv. V, cliap. xiv.
(4) Pausanias, liv. IX, ch. x.
(5) Pline, XXXVI, 14.
 
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