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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0369

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ASIE MINEURE.

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de pierre calcaire compacte, grise, res-
semblant au marbre. Cette petite chaîne
se nomme Saras tépé. Les raines de
Métropolis sont assises sur le versant
nord de la montagne, faisant face à une
vaste plaine qui prend son nom de la
ville commerçante de Tourbali. Presque
tous les voyageurs ont cru reconnaître
dans le nom de cette ville une corrup-
tion de l’ancien nom de Métropolis, et
quelques-uns ont été jusqu’à identifier
ces deux villes. Tourbali est un nom pu-
rement turc, il vient du mot Tourba,
sac; parce que la principale industrie
des habitants est de. fabriquer des sacs
de laine ou de crin à l’usage des cara-
vaneurs (1).
Les ruines de Métropolis sont aujour-
d’hui désertes ; le canton où elles se
trouvent s’appelle Tratsa.
Métropolis fut connue par ses mé-
dailles longtemps avant que l’emplace-
ment de ses ruines n’ait été déterminé.
Le voi.-inagede Tourbali lui a été fatal;
toutes les pierres qui ont pu être enle-
vées ont servi à la construction de la
ville turque. Il reste cependant une
grande partie de l’enceinte, bâtie en
pierres de grand appareil. Le théâtre,
quoique dépouillé de ses sièges, est en-
core assez bien conservé-: le tout est
couronné par l’Acropole dont les murs
sont de construction hellénique.
En parcourant l’enceinte de la ville
qui est aujourd’hui couverte d’oliviers,
on trouve à chaque pas des fragments
de colonnes d’architraves et de cor-
niches qui attestent l’ancienne impor-
tance de cette place.
Il y a un chemin qui de Tourbali va
droit sur la vallée du Caystre, c’est la
grande route de Smyrne à Konieh, le
lieu de halte est à Tyriah, grande ville
commerçante et qui contient environ
dix-huit "mille habitants , presque tous
turcs. Ils étaient autrefois renommés
par leur goût pour la guerre, et for-
maient les meilleurs contingents du
Sandjak d’Aïdin. Timour avait fait de
Tyriah l’entrepôt de tout le pillage que
ses troupes avaient effectue dans les
autres villes de la province. La ville est
(i) On dit de même : Hammamli, l’endroit
où il y a des bains ; Tàouchanli, le pays où il
y a des lièvres, etc.

située sur la rive gauche du Caystre
dans une plaine fertile et bien arrosée ,
mais ne renferme aucun monument ni
ancien ni moderne qui soit digne d’at-
tention.
En quittant Métropolis, on commence
à monter les contreforts du mont Gal-
lesus, qui sépare la plaine de Tourbali
de la mer. Ces montagnes sont bien boi-
sées et d'un aspect majestueux. Bientôt
la mer se découvre aux regards; la côte
d’Ephèse, l’île de Samos et le mont
Mycale , forment un tableau d’une rare
beauté.
Un petit cours d’eau qui prend nais-
sance dans les sommets du Gallesus,
arrose une grande vallée qui se dirige
droit au sud, c’est le fleuve Halesus qui
baignait les mur de Claros.
CHAPITRE XLIX.
RUINES DE CLAROS.
A mi-côte de la montagne, sur le
versant sud, se trouve le village de Zi lié
qui est encore à huit kilomètres de la
côte. Le village le plus voisin de Claros
s’appelle Djuwar; c’est un amas de quel-
ques huttes de pêcheurs.
Après avoir suivi jusqu’à son embou-
chure le petit fleuve Halésus, on voit
sur la rive gauche un haut rocher do-
minant la mer de plus de quarante
mètres, et formant un large plateau ;
c’est là que sont les ruines de Claros.
Les murailles, bâties en grands blocs de
calcaire gris, sont encore en partie con-
servées; au milieu de la ville s’élève le
soubassement du temple d’Apollon. Od
peut juger de la magnificence de l’édifice
par les vestiges qui subsistent encore ;
le temple était construit sur une espla-
nade de rocher taillé au ciseau ; il était
orienté de l’est à l’ouest. On peut sup-
poser, d’après sa dimension, qu’il était
diptère et octostyle: Pausanias dit qu’il
ne fut jamais terminé.
Ce monument présente une particu-
larité , c’est qu’on n’arrivait au pronaos
que par un grand escalier placé sur la
partie antérieure du temple, entre deux
acrotères.
En avant de l’acrotère droit il y a un
puits très-profond, au fond duquel il n’v
a pas d’eau.
 
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