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358

L’UNIVERS.

La ville de Scyppium appartenait au
territoire des Colophoniens ; elle fut
fondée, selon Pausanias (t), par les
Clazoméniens, qui, s’en étant dégoû-
tés, allèrent se fixer dans le pays où
ils bâtirent Clazomène. La chaîne des
montagnes qui borde le lit du fleuve
Halésus était connue sous 1e nom de
mont Cercaphus; il est cité par le scho-
liaste de Lycophron ; un autre sommet
portait le nom de mont Coracius(2).
Lébédus, autre ville ionienne, était
à vingt milles géographiques à l’ouest
de Colophon : Strabon marque cent
vingt stades (3). Cette ville était le lieu
de réunion de tous les acteurs de l’Ionie
jusqu’à l’Hellespont; on appelait, cette
confrérie la compagnie des Dyonisiaques.
Bacchus étant considéré comme l’in-
venteur et le protecteur des jeux de
la scène, on célébrait tous les ans à
Lébédus des fêtes en l’honneur de ce
dieu. Les entrepreneurs de spectacles
venaient à Lébédus pour former leurs
troupes; les réunions se faisaient pri-
mitivement à Téos : Attale les établit
au promontoire de Mvonnèse, entre
Téos et Lébédus. Les Téiens craignant
que Mvonnèse ne devînt une place forte,
s’adressèrent aux Romains, qui trans-
portèrent ces confréries d’acteurs à
Lébédus.
Ils furent d’autant mieux reçus, que
cette dernière ville avait été presque
dépeuplée par Lysimaque, lorsque ce
prince voulut peupler Éphèse. D’après
la nature de sa population, Lébédus
était déserte une grande partie de l’an-
née. Horace fait allusion à cette ville (4),
quand il dit : Voudriez-vous séjourner
dans quelques villes des Attales... Savez-
vous que Lébédus est plus désert que
Fidènes et Gabies ; cependant je voudrais
y vivre. »
Il y avait à Lébédus une source
thermale et des bains qui attiraient
un grand concours de visiteurs. Cette
source, qui existe encore, permet de
reconnaître avec certitude le site de
l’ancienne ville ; mais on n’y trouve plus
que quelques ruines informes qui da-
(1) Pausanias, liv. VII, clj. 5, 8.
(2) Pline, liv. V, 2g.
(3) Strabon, XIV, 643.
(4) Horace, liv. I, Epist. 11.

tent des temps byzantins, les vestiges
d’une église et des murs de soutène-
ment d’une terrasse.
Vitruve est le seul auteur qui fasse
mention de la ville de Mélite , qui fut
remplacée par Smyrne dans la confédé-
ration ionienne. Mélite fut ruinée par
toutes les autres villes, qui se liguèrent
contre elle et lui déclarèrent la guerre
à cause de l’arrogance de ses habitants.
Quelque temps après, la ville de Smyrne
fut reçue à sa place par les villes ionien-
nes , par une grâce particulière du roi
Attale et de la reine Arsinoë.
Le premier temple construit par les
Ioniens fut dédié à Apollon Panionius;
il était d’ordre dorique, mais bientôt
cet ordre fut abandonné pour faire
place à l’ordre ionique dans toutes les
constructions de temples (1).
CHAPITRE XLVIII.
ROUTE DE SMYRNE A CLAROS PAR
MÉTROPOLIS.
Après avoir passé les contreforts du
mont Pagus, qui enveloppent la ville
de Smyrne, la route se dirige droit au
sud par Sédi keui. On arrive ensuite
dans la plaine appelée Djumaha ova si.
Le village ruiné de Djumaha était autre-
fois une place d'une certaine importance;
on y voit les ruines de plusieurs mos-
quées, et d’autres constructions civiles.
Cette plaine est arrosée par un cours
d’eau qui prend sa direction vers le
sud-ouest. On arrive ensuite au bourg
de Mahaladji, bâti au pied des collines
qui ferment la plaine au sud. Mahaladji
qui est aussi appelé Bourboudja , a été
une ville turque d’une certaine impor-
tance : on y voit encore plusieurs mos-
quées et un ancien caravanséraï. Ici le
cours d’eau prend le nom de rivière de
Mahaladji; elle va se jeter à la mer
dans une crique appelée Kumydoura.
Mahaladji est éloignée de cinq heures
ou trente kilomètres de Smyrne, c’est
un lieu de halte.
De Mahaladji jusqu’à Tratsa, où sont
les ruines de Métropolis, il y a trois
heures de marche. Le pays est moutueux
et couvert de bois; les montagnes sont
(1) Vitruve, liv. IV, chap. 1.
 
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