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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0467

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ASIE MINEURE.

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confondus avec eux dans la période qui
suivit le règne des césars.
Telles sont donc les conséquences des
événements que nous avons rapidement
retracés. Deux peuples braves et entre-
prenants viennent l’un après l’autre as-
seoir leur puissance sur une des plus
belles parties de l’Asie Mineure, et tous
deux réussissent sans de grands efforts
à établir leur autorité d’une manière
durable. On ne peut se lasser d’admirer
cette grande et sage politique des Ro-
mains, qui partout s’annonce par l’éclat
des victoires et s’impatronise par les
arts de la paix. Après avoir préparé l’af-
faiblis ement des États qu'elle redou-
tait, Rome frappe un grand coup sur
la nation gauloise; mais, à peine vain-
cue, elle lui tend la main, lui conserve
ses princes et son gouvernement, n’an-
nonce son pouvoir dans la capitale des
Galates que par la sagesse de ses lois ,
les prodiges de ses arts et la pompe de
ses fêtes.
Les Gaulois n’avaient pas suivi une
marche différente. Sans pitié pour les
ennemis qui leur opposaient des obs-
tacles, ils se montrèrent voisins secou-
rables pour les princes qui réclamaient
leur appui. Ils conservèrent aux vdles
qui étaient tombées en leur pouvoir leurs
lois, leurs croyances et même leurs su-
perstitions. Sous la domination gauloise,
la foule des pèlerins n’en accourait pas
moins aux panégyries de Pessinunte, et
les prêtres de la" déesse purent venir
processionnellement annoncer aux Ro-
mains que le jour de leur domination,
prédit par les oracles, était arrivé (1).
Le secret de ces deux peuples, marchant
au même but, se cachait sous les mêmes
moyens: vaincre d’abord , mais conser-
ver leur dignité aux peuples vaincus, et
leur faire, oublier, par un gouvernement
conforme à leurs besoins, le joug qui
en réalité pesait sur eux.
Lorsque saint Paul parcourut l’Asie
Mineure pour prêcher le christianisme,
les Galates furent de ceux chez qui la
parole de l’apôtre fructifia le plus vite.
L Eglise d’Ancvre fut une des premières
qui s'élevèrent en Orient; aussi reçut-
elle le nom d’Église apostolique. Les
évêques d’Ancyre figurèrent aux con-
(i) Tit. Liv., ubi supra.

ciles de Nicée et de Chalcédoine. Deux
conciles furent tenus, en 314 et en 358,
dans la capitale de la Galatie. Les No-
tices ecclésiastiques divisent, la Galatie
en seize évêchés sous deux dénomina-
tions, la Galatie-Salutaire et la Galatie-
Consulaire. Ancyre appartenait à cette
dernière province.
Malgré tant de ravages et de guerres
désastreuses, la Galatie, par la fertilité
de son sol et la richesse de ses produits
agricoles, est encore une des provinces
les plus heureuses de l’Asie Mineure,
car les vieux Gaulois, guerriers intré-
pides, peu soucieux des arts, et com-
plètement étrangers aux lettres, avaient
l’agriculture en grande estime, et ce
n’est pas le hasard qui les dirigea dans
le choix qu’ils firent de ces provinces
pour s’y fixer de préférence à d’autres
cantons de l’Asie Mineure. Un climat
sain et tempéré, un pays coupé de mon-
tagnes et de plaines, où les troupeaux
trouvaient une nourriture abondante et
choisie, un grand lac au sud de la pro-
vince qui fournissait du sel au delà des
besoins pour les troupeaux et pour les
hommes, et des hivers assez froids pour
leur rappeler les frimas de leur patrie,
qui retrempent les forces abattues par
les chaleurs de. l’été, tels étaient les élé-
ments de prospérité sur lesquels ils
avaient compté.
CHAPITRE XL VIL
ÉTAT DE L’AGRICULTURE.
Les troupeaux nombreux qui se sont
perpétués dans ces contrées avaient at-
tire leur attention ; on sait que dans l’an-
tiquité il n’y avait pas de meilleurs ber-
gers que les Gaulois. Aucun peuple ne
savait si bien gouverner les troupeaux,
soigner les brebis, préparer les laitages
et recueillir les produits. Ils estimaient
qu’un bergerne peut bien gouverner plus
de quatre-vingts moutons. Ils avaient
soin de frotter les brebis fraîchement
tondues avec de l’huile et du vin, et cou-
vraient d’une peau les toisons les plus
précieuses.
Les anciens pensaient que le sel fos-
sile doit être choisi de préférence pour
saler les fromages, et Slrabon nous at-
teste que l’Asie Mineure en exportait
 
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