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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0487

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ASIE MINEURE.

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rappelle tout ce qui s’est fait de plus
beau eu constructions de ce genre. La
plupart des pierres n’étaient pas à bos-
sage, comme les Grecs ont l’habitude de
le fairedans les constructions militaires ;
mais les murs étaient lisses et polis, et
les joints des pierres étaient é vidés dans le
milieu, pourque l’appareil présentâtune
plus grande régularité. Malheureuse-
ment, le voisinage de Sevri hissar fut,
dans le moyen âge, fatal aux monu-
ments de Pessinunte , et l’acropole qui
se présente d’abord offrit la carrière la
plus facile à exploiter, puisqu’on en ti-
rait des blocs equarris et de grand ap-
pareil. La solitude et l’abandon de ces
lieux ne me permettaient pas d’espérer
d’y prolonger mon séjour. Il eût fallu
organiser un campement, prendre de
nombreux ouvriers, et faire venir de la
ville toutes les choses nécessaires; et
les ressources dont je pouvais disposer
étaient trop limitées pour que je son-
geasse à une semblable entreprise. Je
fus obligé de me contenter d’un relève-
mentgénéral, pour établir une esquisse
topographique du terrain, car les mas-
ses accumulées de décombres qui cou-
vraient l’emplacement de chaque édifice
m’empêchaient de faire un travail régu-
lier. Ce fut sur le plateau de l’acropole
que j’établis rapidement la base de ma
triangulation. D’après l’inspection des
ruines, je crus reconnaître que l’acro-
pole était divisée en deux parties, une
enceinte irrégulière , autour de laquelle
paraissaient avoir été placés quelques
édifices, et une seconde cour rectangu-
laire, dans laquelle je trouvai quelques
fûts de colonnes. Un chemin encore
assez praticable conduit dans la vallée;
c’est ce qui m’a donné à penser que les
propylées de la citadelle donnaient ac-
cès dans cette première enceinte. L’es-
quisse que je présente n’est rien moins
qu’une chose positive, c’est une opinion
basée sur l’inspection rapide des lieux.
La colline de i’acropole s’étend de l’est
à l’ouest; j’avais à ma gauche un cime-
tière turc, dont les nombreux tombeaux
étaient presque tous marqués par des
fragments d’architecture.

LE TEMPLE.
Eu descendant de l’acropole, et se di-
rigeant un peu vers l’est, on arrive à
un vaste ensemble de ruines qui, toutes
bouleversées qu’elles sont, ne permet-
tent pas de douter qu’on est sur l’em-
placement du célèbre temple de la mère
des dieux. Il était du genre qu’on ap-
pelle Téménos, c’est-à-dire, renfermé
dans une enceinte, et comme il est
bâti sur le penchant de la colline ap-
partenant au mont Dindymène, toute
la partie sud est soutenue par un grand
soubassement de marbre blanc qui for-
mait une magnifique terrasse. 11 reste
encore aujourd’hui en place une portion
de ce mur, qui est renforcé d’espace en
espace par dès contre-forts de marbre.
Il est construit en assises réglées, et l’ap-
pareil est formé par des blocs posés al-
ternativement de front et en boutisse,
genre de construction tout à fait hel-
lénique. L’intérieur de l’édifice présente
une série de fûts de colonnes cannelées
et rompues, qui appartenaient sans
doute au portique du péribole. Quant
au temple, sa place est indiquée par
des monceaux de débris et par des exca-
vations multipliées, faites dans le but
d’en extraire les derniers vestiges. Je
doute que des fouilles exécutées en cet
endroit puissent jamais être profitables
aux recherches archéologiques. Ce qui
reste de ce monument suffit pour mon-
trer que ce ne sont pas les ruines du
premier temple des Pessinuntiens, car
il porte tous les caractères de l’architec-
ture des Attales, telle qu’on la retrouve
à Pergame et dans les autres lieux de
leur domination. Parmi les rares débris
de chapiteaux qui jonchent le sol, je n’ai
rien trouvé qui pût m'indiquer positi-
vement quel était l’ordrede ce temple(l).
Les plus grosses colonnes qui se trou-
vent en place n’ont pas plus de 1m, 10
de diamètre, et les colonnes que je sup-
pose avoir appartenu au portique ont
un diamètre de 0m, 932, et un entre-
colonnement d’axe en axe de 2m, 562.
Au nord du temple se trouvent encore
de nombreuses ruines plus ou moins
(t) Les chapiteaux antiques sont très-
recherchés par les Tures pour faire des mor-
tiers à piler le grain.
 
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