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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0519
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509

ASIE MINEURE.

loi .1
avec iv- P°nt Pour co’orer sa rupture
■i^in ^‘c?inède. Le fils de sa sœur, le
bOr.e Ariarathe, s’était retiré dans le
Wae *a CaPPadoce. Mithridate le re-
1i’éfa\SUr Ie trône de Mazaca; mais ce
Sot)9'*; que pour un temps, et bientôt
df>v desir d’être maître de la Cappadoce
lH)j|<ant plus impérieux que jamais, il
qiPj’l arda lui-même le fantôme de roi
a^j’avait tiré de sa retraite. Une telle
laent sVscita dans le pays un soulève-
tfèjp n‘versel. Les Cappadociens mon-
lieuept enfin que le désespoir peut tenir
tl)rj(j courage, les lieutenants de Mi-
ieUi) te furent chassés, et le frère du
.r°t fut établi sur le trône. Les
lits p’Os voyaient sans déplaisir ces pe-
lesti s’épuiser par des guerres in-
^ith e^’ Mithridate, aux prises avec la
Cor^nie et la Cappadoce, se sentait en-
capable de résister à un autre en-
•e ; l- Chassé de nouveau de son trône,
ne Ariarathe disparaît, et Nico-
Se trouve seul en présence de son
^U^utable rival. Mais, pendant que la
^ait Se Préparait, Nicomède ne négli-
Pas l’intrigue et la ruse. Un enfant
fut présenté comme le succès-
et I *egitime des deux frères infortunés ;
%.e r°i de Bithynie appela les Ro-
I ls pour prononcer sur le différend.
reine Laodice était allée à Rome
hS(; ler la royauté pour son fils sup-
tfio. Mais tant de peines et tant d'in-
n’eurent qu’un résultat négatif
(le p Nicomède. Mithridate reçut l’ordre
fA^ocer à la Cappadoce. Nicomède
egalement exclu, et les Romains
tiilj]-ent vainement de constituer en ré-
e Un État qui ne pouvait exister
e monarchie. Les Cappadociens
l'ail^Ptèrent. pas l’offre qui leur était
’ et leurs ambassadeurs allèrent à
!?c|p6]l,non’'-rer au sénat l’étrange spec-
’^rte çUn Peulde (lu' refuse le don de la
^Up6^ a'ors Que le sénat élut Ariobar-
[fais. y’ prince d’origine cappadocienne;
’abrj iaPPu' de Rome ne le mit pas à
'(! ki Ues attaques réitérées de l’ennemi
jhteüs actif de la Cappadoce. Mithri-
a Per Va*t acquis un nouvel allié dans
s°Une de Tigrane, roi d’Arménie,
(oc. ,
bCj'rabon, XII, 54o.
J,lstin, lib. XXXVIII, cap. 2.

monarque riche et puissant, et qui, par
son orgueil, continuait les rois de Perse.
Il avait pris le titre de Chahîn-Chah.
(roi des rois), se laissa facilement per-
suader que la Cappadoce n’était qu’une
province distraite de son royaume (1),
qu’il fallait rappeler à l’obéissance.
Ariobarzane avait été deux fois dé-
trôné, et s’était vu rappelé au pouvoir
par la protection des Romains , lorsque
Tigrane envahit son royaume. Jusque-là
les habitants avaient été comme les té-
moins de l’instabilité de leur monarchie,
car les rois étaient renversés presque
sans coup férir; mais l’invasion de l’ar-
mée arménienne fut pour eux le signal
de malheurs sans nombre. Indépen-
damment des tributs considérables qui
furent exigés, Tigrane fit transporter
en Arménie une multitude de familles,
et les habitants de Mazaca furent spé-
cialement destinés à aller peupler la
nouvelle ville de Tigranocerte (2). C’est
ainsi qu’en ont toujours usé les vain-
queurs asiatiques, sans que la différence
des temps ait modifié des usages qui
ravalent à nos yeux la dignité de
l’homme, en l’assimilant au bétail, que
le caprice du maître transporte d’un bout
à l’autre de ses possessions.
Les princes byzantins en usèrent de
même à l’égard de la population de cette
province : lorsque Constantin Copro-
nyme eut démoli la ville de Malatia, il
transporta à Constantinople les habitants
arméniens et géorgiens. Dans le moyen
âge, les vainqueurs musulmans, pour
augmenter le nombre des habitants de
la capitale, réduit par la guerre et la
peste, transportèrent en bloc les habi-
tants de la ville de Ak-Seraï (l’ancienne
Archelaïs), et les établirent dans lequar-
tier de Constantinople qui porte depuis
ce temps le nom de AkSeraï. Les siè-
cles passent sur ces contrées, et les
usages restent invariables. 11 n’y a pas
de meilleur livre pour lire dans ïe passé
que l’étude des habitants actuels : indus-
trie, commerce, usages, tout est sta-
tionnaire. Si le roi Schah-Abbas trans-
porte en Perse la population de la ville
de Djoulfa pour peupler sa capitale, ne
(r) Voy. Frérot, M.ent. de l'Acad. des
lnsc., I. XIX.
(2) Appien, </<- /?<■//. IWitrhidat., cap. 67.
 
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