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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0547

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ASIE MINEURE.

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tout ce qu’il faut pour passer la vie ma-
térielle. Dans l’intérieur, une excava-
tion formée par une arcade contenait
un lit de repos que le solitaire couvrait
d’une natte; quelques chambres présen-
tent même les traces de véritables che-
minées.
On sait que le climat de la Cappa-
doce est remarquable par sa rudesse,
et le tyran Basiliscus exilé au milieu de
l’hiver avec sa femme et ses enfants y
mourut de froid , ces infortunés n’ayant
d’autre ressource que de se serrer les
uns contre les autres pour se ré-
chauffer (1).
Lorsqu’un cénobite avait vécu de
longues années dans une pareille re-
traite, que la renommée de sa sainteté et
de sa vertu s’était répandue dans la
contrée, après la mort du solitaire sa
demeure restait encore comme un sou-
venir cher aux chrétiens; cette demeure
était convertie en chapelle funèbre, que
les historiens ecclésiastiques des pre-
miers siècles désignent sous le nom de
Martyrium ou église consacrée à un
martyr. Si le corps du saint avait pu
être recueilli, il était pieusement ense-
veli dans la grotte même, et bien sou-
vent cette grotte devenait pour d’au-
tres chrétiens un lieu de sépulture dé-
siré.
On reconnaît dans les chambres voi-
sines de l’entrée des dispositions pro-
pres à l’habitation, mais au fond est
creusée une petite chapelle, qui a
changé cette demeure en un lieu de
prière et de sépulture. Dans un enfon-
cement en forme d’arcade était, déposé
le corps du défunt le plus révéré, au-
dessus et à l’entour sont creusées des
niches ou couloirs destinés à recevoir
des corps. Si nous n’avions que ce mo-
nument pour appuyer notre opinion, il
serait possible de la contredire, mais
nous retrouverons dans d’autres lieux
de la Cappadoce une infinité de grottes
semblables portant évidemment le ca-
ractère d’ouvrages chrétiens.
(i)Procope, Bell. Banda/., ch. VII, § 5,
ceci se passait vers l’an 478.

CHAPITRE XXIV.
LES PRÉFECTURES DE LA CAPPADOCE,
DIVISIONS DU PAYS DANS L’ANTI-
QUITÉ.
La destruction de la puissance perse
en Asie Mineure ne fut pas tellement
complète que tout ce qui rappelait les
dominateurs orientaux fût en même
temps proscrit ou abandonné. Les ma-
ges avaient su conserver leur pouvoir
au milieu des révolutions qui signa-
lèrent le partage de l’empire d’Alexan-
dre, et les formes de l’administration
de Darius furent en grande partie con-
servées par les nouveaux rois. Le par-
tage de la Cappadoce en dix stratégies
ou préfectures ordonné par les prédé-
cesseurs d’Archelaiis et adopté par ce
prince est une imitation de la division
du grand empire des Perses en satra-
pies.
Strabon nous a conservé les noms de
ces dix préfectures et nous fait con-
naître leur position respective.
11 en place cinq près du Taurus, la
Mélitène,' la Cataonie, la Cilicie, la
Tyanites, et la Garsauritis (1), et cinq
dans l’intérieur : la Laviniasène, la
Sargarausène, la Saravène, la Chama-
nène, et la Morimène. Ces préfectures
furent ensuite portées à douze par l’ad-
jonction des districts de Castabala et
de Cibystra, qui s’étendaient jusqu’à
Derbé en Lycaonie et une portion de la
Cilicie-Trachée aux environs de l’île
d’Elœussa.
La plus grande et la plus florissante
de ces provinces était la Cilicie, au mi-
lieu de laquelle était la ville de Mazaca,
capitale de toute la Cappadoce; il faut
la distinguer des deux provinces mari-
times du même nom ; elle fut néan-
moins peuplée parles anciens Ciliciens.
Du temps d’Homère et même, au qua-
trième siècle avant notre ère, les Cili-
ciens étaient maîtres de toute cette con-
trée, qui échappa à la domination assy-
rienne à la suite des révolutions suc-
cessives, suscitées entre les Scythes, les
Mèdes et les Perses.
La préfecture de Cilicie est bornée

(i) Strabon, liv. XII, p. 534.
 
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