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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0546
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536

L’UNIVERS.

est clair qu’il a dû être fréquenté par
une nombreuse société chrétienne, et
cependant il n’existe aucun emplacement
possible de village ou de ville dans les
alentours, et rien ne peut faire con-
naître par quelle population il était fré-
quenté.
L’entrée de l’église s’annonce par un
large portique de trois arcades à plein
ceintre supportées par deux colonnes
massives. Les chapiteaux , bien que
très-ruinés, se rapprochent de la forme
du dorique.
La corniche est composée d’un sim-
ple bandeau. Ce portique a cinq mètres
environ de long sur trois mètres de
profondeur. A droite et à gauche du
portique, sont deux chambres carrées,
dont la destination n’est pas indiquée. Il
faut voir dans ce portique un principe
du Narthex, qui fut plus tard une annexe
indispensable des églises byzantines.
C’est là que se tenaient les catéchu-
mènes et les pénitents auxquels l’entrée
de l’église était temporairement inter-
dite.
Une porte carrée placée au milieu
du portique donne accès dans une pre-
mière chapelle; à son extrémité est un
abside circulaire, avec un autel ménagé
dans la masse du rocher. Cette chapelle
est voûtée en berceau, les parois sont
ornées de quatre pilastres.
La masse de rocher qui sépare cette
chapelle de la grande église aune épais-
seur de lm55. Le côté droit de la cha-
pelle est percé par une. porte et deux
fenêtres à hauteur d’appui qui donnent
de l’air plutôt que du jour à la grande
église.
Ce.tte église a sept mètres de lon-
gueur, un autel de la forme des autels
modernes est indiqué par la masse de
roc qui s’élève dans l’abside. La hau-
teur sous la voûte est de 4m50, on peut
se faire une idée du travail qu’exigea un
pareil monument.
Si cette église n’eût été fréquentée
que par quelques religieux solitaires, la
quantité d’air qu’elle recevait par la
porte eût été convenable ; mais avec une
assistance nombreuse elle devenait tout
à fait insuffisante; aussi on imagina un
ingénieux moyen de ventilation, mais qui
à lui seul représente un prodigieux tra-
vail.

A l’extrémité de la nef, dans un en-
foncement qui a deux mètres environ
de large, on creusa un puits qui s’élève
jusqu’à la surface externe du rocher, et
qui forme un canal de ventilation, on
établit ainsi dans cette grotte un courant
d’air, au moyen d uquel les assistants pou-
vaient y séjourner indéfiniment.
Les églises de ce genre sont assez
nombreuses dans la contrée, mais elles
présentent toutes à peu près le même
aspect. Une raison assez plausible nous
fait pencher pour placer leur exécution
dans la période du troisième au qua-
trième siècles, alors que le christia-
nisme, bien que répandu et déjà flo-
rissant en Asie, n’avait pas encore une
existence légale, et était traversé par de
terribles persécutions.
A partir du règne de Constantin les
édifices de ce genre n’avaient plus dérai-
son d’être ; les chrétiens maîtres du pou-
voir n’avaient pas besoin de cacher leurs
temples dans les entrailles de la terre.
Ces ouvrages dont le caractère chré-
tien est incontestable, nous servent
aussi de base pour établir que tous les
monuments monolithes de cette partie
de la Cappadoce sont dûs aux travaux
des chrétiens. D’abord parce qu’il y en
a un grand nombre qui portent la mar-
que du christianisme, ensuite parce que
l’on ne saurait supposer que les disci-
ples du Christ aient été s’établir au mi-
lieu des tombeaux des païens.
CHAPITRE XXIH.
CHAMBRES SÉPULCRALES ET MARTY-
RIUM.
Nous ne saurions décrire à l’appui de
cette opinion tous les édifices qui nous
ont conduit aux conclusions que nous
avons adoptées ; mais les plans que nous
avons recueillis peuvent être regardés
comme des types choisis au milieu de
centaines de monuments semblables.
La seconde classe d’ouvrages taillés
dans le roc n’offre pas un caractère si
tranché que les églises, nous regardons
ces monuments comme ayant servi de
demeures à des cénobites, soit isolés,
soit réunis en communautés de trois ou
quatre personnes. Nous avons vu une
multitude de chambres isolées ayant
 
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