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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0592

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582 L’UNIVERS,

à trois portes dont la façade a 22m,64
de large , mais dont l’epaisseur n’est
que de5m 58, la grande arcade a 3m 75
de large, les arcades latérales ont 3m50.
Une galerie transversale règne dans
l’épaisseur de Pédifice , sa largeur est
de 2m 10, Les massifs entre les portes
sont décorés de colonnes accouplées
en granit et d’ordre corinthien portées
sur un soubassement qui règne tout au-
tour de l’édifice. La hauteur de l'ordre
est de 6m48. L’entablement est composé
d’une frise ornée de rinceaux de feuillage
et d’une corniche avec des modillons.
Tout l’entablement se profile autour du
grand arc et forme l’archivolte; cet
exemple est Unique dans les monuments
antiques. Au dessus de l’ordre règne un
massif de maçonnerie qui composait
l’attique, mais dont la décoration a dis-
paru. Le style de cette architecture est
du second siècle de notre ère, aucune
inscription ne fait connaître le nom
du fondateur. Deux murs en retour, or-
nés de pilastres conrinthiens cannelés,
forment devant la porte un large parvis,
qui donnait un caractère grandiose a
cette entrée monumentale de la ville.
A droite de l’arc de triomphe et
adossés à la montagne sont les restes
d’un théâtre et d’un stade , ce dernier
édifice longe une grande muraille de
rochers et à une certaine hauteur on
voit des trous de scellementqui ont reçu
les solives formant la couverture d’un
portique.
La partie ceintrée du stade était tail-
lée dans le roc; la spina est apparente
dans toute la longueur de la piste. La
nécropole domine le stade et le théâtre;
elle se compose de sarcophages fort
simples, dont la plupart sont taillés dans
Je roc, quelques-uns portent à leur che-
vet un petit autel circulaire.
A l’est de la ville on voit aussi quel-
ques tombeaux et des bas-reliefs taillés
dans le roc. L’un d’eux représente une
scène funèbre composée de trois per-
sonnages. Une autre représente les trois
Parques; l’une tient le fuseau. Ces fi-
gures ont un large vêtement flottant,
les cheveux en désordre comme des bac-
chantes.
Le château d’Anazarba couronne le
rocher qui défend la ville du côté du
sud , il est presque inaccessible par trois

côtés ; il se compose de deuxenèéinteS;
dans la première on voit une petite église
arménienne dont la frise est ornée d’unè
longue inscription qui fait tout le tour
de l’édifice ; les peintures sont encore
conservées dans l’intérieur. L’enceinte
du château est d’une conservation par-
faite, on peut parcourir les chemins de
ronde, l’intérieur des tours et la plate-
forme des créneaux. A l’extrémité est
de l’enceinte, la montagne est cotlpéé à
pic, on ne peut arriver dans la seconde
partie du château qu’au moyen d’un
pont-levis; il est donc inaccessible au-»
jourd’hui. Sur la tour opposée au fossé
est une longue inscription en langue
arménienne dont j’ai copié quelques
lignes. Le patriarche arménien de Sis
m'en donna la traduction ; ce château
fut construit en 1075 par un prince du
nom de Theurench ou Thoras dcscën-»
dant des Pagratides d’Ani. Il est à fë*
marquer que ees édifices se construi-
saient en même temps que les églises ar-
méniennes d’Ani (1).
Anazarba était à peu de distance du
Pyramus, mais n’était pas pourvue d’eaux
potables; les maîtres de la ville y sup-
pléèrent par la construction de deux
lignes d’aqueducs dont le premier prend
les eaux d’une belle source située au
milieu de la route de Sis. Le second
allait chercher sa prise d’eau sur les
flancs du Taurus à une distance de trente
kilomètres. Ces deux aqueducs sont
conservés presque en entier ; d’après la
nature de la construction , ils sont évi-
demment l’ouvrage des Romains, leur
construction est antérieure au cin-
quième siècle; les piles et les arcades
sont en pierres de taille bien appareil-
lées, les remplissages sont en moellon.
On peut se faire une idée de l’aspect
grandiose de ces ouvrages, qui traversent
une plaine unie comme une table dans
un désert où pas une maison, pas une
tente ne révèle la présence de l’homme.
Le château et la ville d’Anazarba
commandaient la plaine du Pyramus,
aujourd’hui le fleuve Djihoun, et défen-
daient l’entrée de la Cilicie champêtre.La
place tomba à la fin du douzième siè-
cle entre les mains des Musulmans. Il
ne paraît pas qu’ils s’y soient établis;
(i) Voy, description de l« Perse, t, ï,
 
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