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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0625

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ASIE MINEURE.

Se pays des Cappadociens, surtout dans
le pays de ces Cappadociens voisins du
Pont-Euxin, que l’on distingue aujour-
d’hui par le nom de Pontici; mais là,
tandis qu’ils se tenaient rassemblés
pour le partage du butin , les généraux
perses qui commandaient dans ces con-
trées les attaquèrent de nuit, et les ex-
terminèrent. Pour éterniser le souvenir
de ces événements, les Perses , après
avoir accumulé des terres autour d’une
roche ( sise dans la plaine où s’était
passée l’action), y formèrent comme
une colline qu’ils entourèrent de murs
et où ils élevèrent deux temples, l’un
à la déesse Anaïtis, l’autre aux divini-
tés persiques Oraanus et Anandate,
qui partagent ses autels. Puis ils fondè-
rent la fête annuelle dite les Sacæa,
que célèbrent encore maintenant les
possesseurs de Zéla, ainsi appelle-t-on
le lieu dont je parle.... Tel est le récit
de quelques auteurs concernant l’ori-
gine des Sacæa; selon d’autres, elles
ne datent que du règne de Cyrus. Ce
prince, disent-ils , ayant porté la guerre
dans le pays des Saces, y perdit une
bataille. Contraint de fuir, il regagna
les lieux où il avait établi ses magasins,
abondamment pourvus de provisions et
surtout de vins. Après s'y être arrêté le
peu de temps nécessaire pour faire re-
poser son armée, il en repartit sur le
soir, feignant de continuer sa fuite, et
laissant ses tentes pleines de vivres,
mais il fit seulement la marche conve-
nable à son dessein. Les Saces , qui le
poursuivaient, arrivèrent dans ce camp
abandonné, et le trouvant rempli de
victuailles, se livrèrent sans ménage-
ment à la débauche. Cyrus alors, re-
venu sur ses pas, surprit les barbares
ivres et hors de sens.Ils furent tous
massacrés. Le prince vainqueur attri-
buant son succès à,1a protection divine,
consacra ce jour à la déesse honorée
dans sa patrie, et voulut qu’il s’appelât
le jour des Sacées. Voilà pourquoi,
dans tous les lieux où il se trouve un
temple de cette divinité, on célèbre an-
nuellement la fête des Sacées. C’est une
espèce de bacchanale ; les hommes et
les femmes s’y réunissent vêtus à la
scythe , et passent ensemble vingt-qua-
tre heures à boire et à folâtrer. »
On retrouve dans cette suite de bas-

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reliefs tous les détails des événements
rapportés ci-dessus. Le sujet du fond
représentant le culte d’Anaïtis trans-
porté dans ces contrées, le tableau de
t’entrée ne serait autre chose que les
habitants vêtus à la manière des Saces,
et se livrant à des danses en commémo-
ration de cet événement, qui était célé-
bré dans tous les lieux où se trouvait
un temple d’Anaïtis.
Les fêtes des Sacées étaient célébrées,
non-seulement dans cette partie de la
Médie, mais à Babylone même. La
description qu’en fait Athénée, d’après
Berose, ne ressemble pas à celle que
Strabon nous a transmise ; mais le nom
est le même. 11 est possible que les cé-
rémonies se soient modifiées en s’éloi-
gnant des pays où ces fêtes ont été ins-
tituées. Voici le passage d’Athénée :
Berose écrit, liv. 1 de ses histoires de
Babylone, que tous les ans, le 16 du
mois Lotis, on fait une fête appelée
Sacée, qui dure cinq jours entiers. Il
est alors d’usage que les esclaves com-
mandent à leurs maîtres; on en sort un
de la maison, vêtu d’un habit semblable
à celui du roi, que l’on appelle Zogane.
Ctésias rappelle cette fête, livre II de
ses Persiques.
Cela prouve que l’institution de ces
fêtes était antérieure à Cyrus, et quand
on voit l’importance extrême que les
peuples mettaient à leur célébration,
on ne doit pas être surpris qu’ils en
aient perpétué le souvenir par quelque
monument.
Le sujet traité dans le bas-relief de
Ptérium se rapporte à des événements
si peu connus de nous, qu’il a dû né-
cessairement donner matière à des ex-
plications bien différentes. M. Kiepert,
faisant complètement abstraction du
séjour des Mèdes dans la Ptérie, ne voit
dans ce bas-relief qu’un sujet purement
Assyrien, relatif au culte des dieux de
cet empire (1). M. Barth croit y recon-
naître un traité de paix et d’alliance
entre Cyaxare et Alyatte, après la cé-
lèbre éclipse de soleil qui eût lieu sui-
vant le Dr Zech, le ‘28 mai 584 avant
notre ère (2). La figure coiffée de la
(r) Voy. Karl. Ritter, Erdkunde ; t. IX,
p. 1019, Erklârung der Kupfertafeln.
(2) Barth-Reise, p. 45. « Sondeyn wir
 
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