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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0626
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616

L’UNIVERS.

cyrbasie ou bonnet conique représen-
terait à ses yeux Astyage et sa fiancée.
Le point le plus important, c'est que ces
deux questions géographiques contro-
versées pendant plusieurs années, la
position de Ptérium et celle de Tavium,
sont aujourd’hui résolues : la première de
ces villes étant placée à Boghaz keui, la
seconde à Néfes keui.
CHAPITRE XXII.
EUYUK. — PALAIS MÈDE.
La capitale des Ptériens oubliée de-
puis tant de siècles n’est pas le seul
souvenir du séjour des Mèdes en Asie
Mineure ; les recherches de M. Hamil-
ton ont fait connaître dans le voisinage
de cette ville au village d’Euyuk un
monument qui date de l’empire de Dé-
jocèset dont les sculptures forment, au
point de vue de l’histoire de l’art, un
complément précieux du bas-relief de
Ptérium.
Euyuk est un village turc situé à
vingt kilomètres au nord de Boghaz
keui dans le bassin du Tchoterlek sou,
le fleuve Scylax, un des affluents de l’i-
ris. Ce village bâti sur une éminence
occupe l’emplacement d’un antique édi-
fice dont l’entrée s’annonce par deux
colosses adossés à des pilastres et for-
mant l’entrée du monument.
Les murs, qui forment une terrasse
carrée, sont composés de blocs énormes.
Il n’a été publié aucun plan de cet
édifice, mais les descriptions qui en ont
été données suffisent pour faire recon-
naître que ce monument n’est autre
chose qu’un vaste palais qui peut être
comparé à celui de Persépolis.
Une grande terrasse carrée s’élevait
dans la plaine, le soubassement était,
sur la façade, orné de sculptures re-
présentant des joueurs d’instruments,
des prêtres vêtus de longues robes, des
béliers et un taureau menés au sacrifice,
c’est-à-dire une procession dans le
genre de celle qui orne le grand esca-
haben hier selbst eine Personifikation der
sonnenfmsterniss vor uns. » — Voyez plus
haut page 241 les observations sur l’éclipse
de soleil et page 411 col. 1 sur les questions
de critique.

lier de Persépolis. Les piliers de la porte
sont décorés de deux sphinx en relief
qui ont le caractère tout à fait égyptien.
Sur le revers du pilier est sculpté un
aigle à deux têtes, symbole qui rattache
comme style et comme époque le pa-
lais d’Euyuk aux bas-reliefs de Ptérium ;
ea d’autres termes ce palais est très-pro-
bablement une résidence royale comme
les princes d’Orient en faisaient cons-
truire dans ces parcs ou paradis si sou-
vent décrits par Xénophon, Hérodote et
d’autres auteurs. La question de savoir
à quel peuple on doit ces constructions,
se résout d’elle-même quand on sait
que la Ptérie était une province de
l’empire des Mèdes. Il faut supprimer
les faits dont le souvenir est conservé
par Hérodote, ou admettre que les
souverains d’Ecbatane ont dû avoir
dans les contrées frontières de leur
empire des palais où habitaient leurs
représentants : surtout dans le voisinage
d’une capitale comme Ptérium ; on ne
doit pasnon plus s’étonner de voir des
souvenirs de l'Égypte renaître dans ces
constructions, les conquêtes de Sésostris
avaient porté dans ce pays les coutumes
égyptiennes, et vingt-cinq siècles avant
notre ère, l’Égypte avait envoyé des co-
lonies sur le Pont-Euxin. Les Colches
pratiquaient la circonsion, ils avaient
pris cette coutume des Égyptiens, qui
l’avaient également répandue chez les
Syriens habitant sur les rives du Ther-
modon et du Parthénius (1). Trop de
souvenirs de PÉgvpte restaient encore
dans les contrées de la Cappadoce et
du Pont au huitième et dixième siècle
avant notre ère, pour que l’on puisse
s’étonner de trouver chez les artistes
de ces temps reculés, des souvenirs des
arts de l’Égypte. Le royaume des Mèdes
a commencé sept cent dix ans avant
J.-C. (2) ; il s’était établi un commerce
incessant entre les nations du sud et
celles de la mer Noire; il n’en faut pas
plus pour que les mêmes idées se soient
propagées dans les deux régions.
Nous avons déjà cité, entre autres
monuments qui portent le caractère
égyptien, le tombeau de Dikili tasch,
(1) Hérodote, II, 104. Voy. plus haut,
page 38o.
(2) Freret, Mémoires.
 
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