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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0627

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ASIE MINEURE.

près d’Urgub. Un tombeau du même
style a été observé par Hamilton près
d’Aladja, au sud-est d’Euyuk, et à nuit
heures de marche au nord de Youz-
gatt. Un portique soutenu par trois co-
lonnes d’ordre dorique, courtes et mas-
sives , donne accès à une chambre sé-
pulcrale taillée dans le roc ; le stvle de
cette architecture rappelle plutôt les
monuments égyptiens que ceux de la
Grèce.
VILLES DES GALATES.
Kiangari, l’ancienne Gangra, est si-
tuée au pied du mont Olgassus, elle ap-
partint à la Paphlagonie, puis au
royaume de Pont et ensuite à laGala-
tie. Le roi Déjotare y faisait sa rési-
dence. Selon Étienne de Byzance le nom
de Gangra, qui enlangue paphlagonienne
signifie une chèvre, a été donné à cette
ville à cause des nombreux troupeaux
de chèvres qui se trouvaient dans le
pays. Ces animaux se plaisent toujours
dans cette contrée agreste, qui est à
plus de huit cents mètres au-dessus du
niveau de la mer.
La moderne Kiangari est principale-
ment peuplée par les Turcs; sur une
population de seize mille âmes, il n’y a
pas plus de quarante familles grecques,
la ville ne renferme aucun édifice re-
marquable et cette ancienne ville royale
n’a conservé aucun vestige appréciable
des palais du roigalate.
Gangra fut assiégée et prise par Jean
Comnène, qui venait de reconquérir
Castamouni, ville natale des Comnènes,
tombée au pouvoir d’un émir persan.
La ville de Castamouni est situéedans
la vallée du Kara sou ; l’un des affluents
de l’Halys. Son nom ne se trouve men-
tionné par aucun auteur ancien ; elle
ne commence à être connue dans l’his-
toire qu’à la fin du onzième siècle. Un
rocher élevé qui domine la ville est cou-
ronné par un château byzantin dont ou
attribue la fondation aux Comnènes.
Castamouni compte plusieurs mosquées
remarquables par leur architecture lé-
gère et capricieuse, et qui datent de
l’époque des Seljoukides. Les Turco-
mans, commandés par l’émir Danis-
mend, restèrent maîtres du château; la
ville tomba ensuite au pouvoir de Baya-

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zid, et demeura depuis ce temps incor-
porée aux domaines du sultan.
Les habitants se partagent deuxsortes
d’industrie , ils sont tisserands, et tra-
vaillent le cuivre avec une certaine habi-
leté : ce sont les chaudronniers de Casta-
mouni qui envoient à Constantinople les
ustensiles de ménage en cuivre, tels que
mangals, espèce de braséros, séfer tass,
écuelles de voyage, et une grande quan-
tité de ces bouilloires connues en Europe
sous le nom de cafetières du Levant.
La population s’élève à plus de qua-
rante mille habitants.
Bloucium, autre résidence royale des
princes galates, a été reconnue par
M. Ainsworth dàns la petite ville d’Is-
kelib, surla rivegauche de l’Halys.Dans
les jardins situés au pied de la colline
du château, on voit encore quelques
colonnes avec leurs chapiteaux, et
quelques bas-reliefs; mais le tout est
très-ruiné. Déjotare, fils de Castor, fai-
sait aussi sa résidence à Bloucium.
Néocesarée, aujourd’hui Niksar,faisait
partie du Pont Polémoniaque et était si-
tuée sur le bord du Ly eus. Cette ville n’est
pas nommée par Strabon, mais est men-
tionnée par Pline ; on est porté à en con-
clure que l’époque de sa fondation doit
être placée dans le siècle qui sépare ces
deux écrivains, sans doute sous le règne
de Tibère. Précisément au moment où
le nom de Néocésarée apparaît dans
l’histoire, le nom d’Arméria qui était
situéedans le même canton, disparaît
complètement, il est probable que cette
dernière ville n’a fait que changer de
nom.
M. Hamilton est plus disposé à iden-
tifier Néocésarée avec l’ancienne Cabira
où Mithridate possédait un palais. La
situation du château qui commande la
plaine a donné de tout temps une grande
importance militaire à cette place.
La ville de Niksar s’étend au pied
d’une colline couronnée par un château
du moyen âge ; on peut observer de
nombreux restes de monuments ro-
mains : un portique de trois arcades
appartenant à un grand édifice est en-
core debout. Plusieurs mosquées bâties
dans le style de l’architecture des Seld-
joukides méritent d’être étudiées.
Entre Néocésarée et la côte du Pont-
Euxin s’étendait la plaine de Phanaroea
 
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