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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0671

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ASIE MINEURE.

661

de la ville. Une tour plus haute que les
autres paraît avoir servi à la cohoter
des gardes; du haut de cet édifice la
vue s’étend sur toute la contrée voisine
et domine la plaine de Konieh dont on
aperçoit les minarets dans le lointain.
CHAPITRE XXII.
ICONIUM — KONIEH.
Le versant de' plateaux qui s’appuient
sur le contre fort septentrional des mon-
tagnes de l’Isaurie est dirigé vers la
grande plaine de Konieh, dont la dispo-
sition en bassin sans issue n’offre aucun
écoulement aux eaux hivernales. En
reprenant la route de Cassaba, et se di-
rigeant vers Ismil, on traverse plusieurs
ruisseaux dont le pluscousidérableporte,
le nom de Perchembeh sou (1). La plu-
part de ces petits torrents son* à sec pen-
dant l’été; mais, à l’époque de la fonte
des neiges, ils roulent un volume d’eau
considérable, qui se réunit au fond de la
plaine, et forme un lac que tous les
voyageurs désignent sous le nom de lac
de Konieh , mais dont l’étendue, selon
eux, varie, depuis une lagune de peu
d’importance, jusqu’à un lac de plusieurs
lieues carrées de surface.
C’est qu’en effet, selon la saison, la
plaine de Konieh est complètement inon-
dée, ou seulement humectée par un petit
marais où un troupeau de buffles trouve
à peine l’espace suffisant pour se vautrer.
Les bourgs d’Ismil et de Schoumra,
entourés de grands arbres, ont conservé
quelques habitants fixes; mais toute la
plaine ne présente au loin qu’une prairie
sans fin, où le mirage manifeste ses phé-
nomènes trompeurs.
On comprend que, dans cette vaste
étendue de pays, les anciens aient choisi,
pour y établir une ville, le seul point où
s’élèvent des co'lines qui donnent nais-
sance à quelques sources. Elles forment
un ruisseau qui va se perdre dans les
steppes, et qui coule à proximité de la
ville. On pouvait, en cas de siège, s'en
servir pour remplir les fossés.
Le nom d’iconium, qui s’est conservé
presque sans altération, remonte aux
temps fabuleux de la fondation de cette
(i) L’eau du jeudi.

ville. Les Grecs racontent que Persée,
étant venu en Lycaonie, suspendit à
une colonne la tête de Méduse ; le bourg
fut appelé dans la suite la ville de l'i-
mage. Il acquit bientôt une étendue
considérable, et devint célèbre plus tard
par le passade des Dix Mille (1). Stra-
bon (2) en fait mention comme d’une
ville petite, mais bien habitée, située
dans une contrée fertile, au nord de la
Lycaonie, elle devint sous Tibère la pro-
priété de Po émon (3).
Les titres honorifiques de l’ancienne
Iconium sont relatés dans l’inscription
suivante encastree dans la muraille du
château :
Les habitants de la ville claudienne d’iconium
ont honoré Lucius Pupius, lits de LuciusSaba-
tinus Présens, chiliarque commandant la cava-
lerie de l’aile vicentine, comm ssaire impérial
pour les quais du Tibre, proconsul de l ibère
Claude César Auguste Germanicus, et de Claude
Néron César Auguste, dans la province de Gala-
tie ; leur bienfaiteur et restaurateur de leur ville.
Sous Trajan, la ville d’iconium
avait acquis une grande importance ;
elle était, en effet, la résidence d’une
multitude de Juifs et de Grecs : aussi,
lorsque saint Paul vint répandre le
christianisme dans 11 Cappadoce, il s’ar-
rêta à Iconium, où il prêcha les Gentils.
Les Actes des apôtres (4) nous appren-
nent que saint Paul et Barnabé, chas-
sés par un soulèvement des Juifs de la
ville d’Antioche de Pisidie, se retirèrent
à Iconium. Là, ils prêchèrent dans la
synagogue, et s’exprimèrent dans le
langage du pays. Ce passage prouve que
la langue indigène n’avait pas été com-
plètement remplacée par la langue grec-
que. Obligés de se retirer, ils continuè-
rent leur mission dans les autres villes
de la Lycaonie. Ces faits, importants
pour l’histoire de la primitive Église,
attirèrent bientôt dans les murs d’Ico-
nium un grand nombre de néophytes.
Érigée en patriarcat, elle commandait
aux quatorze principales villes de la
Lycaonie. Néanmoins on trouve peu de
monuments de cette époque glorieuse
pour l’Église chrétienne, et la ville ac-
tuelle n’appelle l’attention de l’anti-
(i) Cyrop., liv. I.
(a) XII, 568.
(3) Pline, liv. V, chap. 3^.-
(4) XIV> f-
 
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