Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0670
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’UNIVERS.

660
CHAPITRE XXL
ISAUBA. — ZENGHIBAB.
L’antique Isaura, démolie et rebâtie
par Amyntas sous le nom d Isaura
nova, est située près du village de Zeng-
hibar.
Les ruines s’élèvent sur une colline
qui s’étend dans la direction du nord-
nord-ouest au sud-sud-est, ayant au
nord la plaine de Konieh, au sud le
Taurus, a l’est les montagnes de Kara
dagli et d’Ala dagh, et à l'ouest celles
qui encaissent le lac de Sidi chéri. Une
nécropole, couverte de sépultures de
genres variés, précède l’entrée de la ville
au sud-sud-est. Les tombeaux du genre
bômox sont élevés sur quelques mar-
ches taillées dans le roc vit. On re-
marque des hexedres destinés aux repas
funèbres, genre de monuments assez
répandus en Lycie. Les pierres qui ont
appartenu à ces tombeaux, détruits pour
la plupart, sont ornées de griffes de
lion, de médaillons et de fleurs. D’au-
tres ruines, situées en dehors de la ville,
entourent une magnifique source, dont
les eaux limpides font le tour de la ville,
et coulent vers le village; elle a reçu
lenomde Bal bounar, la Source de miel.
La nécropole s’étend aussi vers le sud,
et l’on distingue plusieurs sarcopha-
ges dans leur position primitive, mais
les couvercles sont jetés brisés à côté.
La croix sculptée sur quelques-uns de
ces tombeaux attisteque, sous l’empire
byzantin, cette ville était encore peu-
plée Un Aëtius, évêque d’Isauropolis
assistait au concile de Ghalcédoine, et
llluaire, autre évêque de ce même siège,
se rendit au concile de Constantinople.
On peut suivre la ligne des murailles
dans tout le pourtour de la ville excepté
le long des collines abruptes qui s’élèvent
au nord-ouest et au nord. L’appareil de
ces murs indique une époque voisine de
l’art grec, et est exécuté avec un soin
remarquable. Les tours, qui sont toutes
octogones ou hexagones, rappellent, au
contraire, les constructions des temps
byzantins ; mais il paraît qu’elles sont de
la même date queles murailles; celles-ci,
bâties en grands blocs de marbre, sont
composéesd’assisesalternativement hau-
tes et basses, avec des parpaings posés en

boutisse. Du côté du sud-ouest, où la
pente est moins rapide, les tours sont
tres-multipliées. La porte principale du
côté du sud est défendue par deux tours,
bâties dans le même style que le rem-
part. L’arcade formant la porte est
supportée sur des pieds-droits en
marbre. On a sculpté des boucliers sur
l’imposte près de la tour à gauche de
l’entrée.
De là on peutsuivre plusieurs pentes,
qui s’étendent dans différentes direc-
tions; celle de droite conduit aux car-
rières et à i’acropole. En se dirigeant à
gauche, à cent mètres de la porte, on
aperçoit le soubassement d’un temple
bâti dans le même style que les autres
édifices, et élevé sur une éminence de
rochers dont l’étendue est de quarante-
trois métrés sur vingt-six. On reconnaît
là une de ces terrasses sacrées , comme
celles d’Aïzani ou de Perga, qui sup-
portaient le principal temple de la ville.
Une rue bordée d’un portique de
colonnes conduisait de la porte prin-
cipale à l’Agora, située vers le centre
de la ville; le terrain voisin est couvert
de débris de toute espèce de maisons et
d’édifices. On y distingue les débris
d’un canal qui paraît avoir commu-
niqué au caldarium d’un bain. Une
inscription indique la construction d’un
portique avec des boutiques et une
partie voûtée. Cette disposition, dont
on pourrait retrouver les principaux
traits en faisant dégager le terrain, était
particulière aux villes d’Asie. Un grand
monument s’élève non loin du Forum,
c’est un arc de triomphe encore presque
entièrement conservé et qui porte dans
l’entablement l’inscription suivante :
A l’empereur César, le divin Hadrien Auguste
Fils du divin Trajan, petit-lils du divin Nerva :
Le sénat et le peuple des Isauriens.
On ne saurait donc plus avoir la moindre
incertitude sur l’emplacement de l’an-
cienne Isaura, qui fut vainement cher-
chée par plusieurs explorateurs. Cette
découverte est due à Al. Hamilton.
Du côté du nord le rocher sur lequel
la ville est assise offre à peine un sentier
praticable; aussi, la ligne de circonval-
lation est-elle interromputrentre chaque
tour; elles ne sont reliées que par des
pierres levees qui marquent le pourtour
 
Annotationen