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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0697

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ASIE MINEURE.

687

En 1840, M. Spratt détermina au vil-
lage de Yarvou un autre centre de po-
pulation antique avec plusieurs inscrip-
tions du nom de Cyaneæ, Yarvou paraît
avoir été le chef-lieu de tous ces bourgs,
que les Grecs appelaient Kwp.7j. On y
voit en effet les ruines d'édifices publics
dont il ne reste pas de traces dans les
autres, comme un théâtre, une citadelle
et des tombeaux plus ornés.
Le troisième bourg du. même nom a
été observe à Giaouristanlik, le petit
séjour des infidèles; il y a quelques
ruines de tombeaux avec inscriptions.
Enfin, en 1812, M. Cockerell avait des-
siné au bord de la mer, près du port
Tristomo, des tombeaux que nous avons
retrouvés en bon état, il y avait copié
des inscriptions relatives aux Cyanéens.
Les auteurs anciens sont si concis sur
cette partie de la Lycie, que nous ne
pouvons avoir plus de renseignements
sur l’ancien état municipal de ces
bourgs.
L’habitant de la vallée supérieure du
Demeri déré nous apprit que son vil-
lage s’appelait Irnési, qu’il était voisin
de vastes ruines avec des palais et d’au-
tres monuments. Le jour suivant, 27
avril, nous partîmes pour Irnési en re-
montant la rivièredu même nom. Apres
une heure de marche nous faisons
halte près d’une montagne conique dont
la rivière baigne le pied. C'est la qu elle
prend son cours à l’est dans la vallée de
Myra; on appelle ce défilé, Déré agh zi
( peut-être variante de Boghazi, le défilé
de la vallée).
Cette montagne est couronnée d’une
enceinte fortifiée, en très-bon état de
conservation. On voit aux alentoursquel-
ques tombeaux lyciens ; mais les forti-
fications sont plus modernes : elles ont
du appartenir à une ville chrétienne.
Aucune conjecture satisfaisante n’a
encore été émise sur le nom de cette
place. A l’entrée de la vallée s’élève une
vaste église byzantine presque entière-
ment conservée et dont nous avons levé
le plan. Le tranceps est couvert par une
coupole de huit mètres soixante de dia-
mètre ; tout l’intérieur était revêtu de
marbre; les corniches seules existent en-
core. La nef est précédée d’un narthex
et d’un exonarthex. Le caractère de
cette architecture est du huitième siè-

cle; nous en jugeons par sa ressemblance
avec des églises du même genre portant
leur date.
A droite et a gauche de l’église sont
deux édifices circulaires qui ont certai-
nement servi l’un de baptistère, l’autre
de scævophylacion : sacristie pour dépo-
ser les vases sacrés; en cela le plan res-
semble beaucoup à l’église d’Alexis
Comnène à Trébizonde.
A partir de cette jonction des deux
rivières, nous remontons le cours de
l’eau, tout en suivant la même direc-
tion. Nous atteignons la région boisée,
et la marche du convoi devient de plus
en plus difficile. Quoique nous soyons à
la fin d’avril, le temps est toujours plu-
vieux, des orages éclatent et rendent la
route presque impraticable : c’est l’alter-
native que présentent les voyages dans
ces régions, ou une chaleur intense et
le manque d’eau partout, ou des déluges
de pluie.
Nous arrivons enfin au sommet; nous
avons devant les yeux l’enceinte d’une
ville grecque. Les murailles ont des
tours disposées à intervalles irréguliers ;
elles sont bâties à assises réglées et à bos-
sages ; mais une partie a été restaurée
sous l’empire byzantin. Des buissons
touffus ont crû au milieu des édifices,
et ne permettent pas de les examiner à
loisir. Des tombeaux lyciens sont les
indices d’une ancienne cité; mais cette
ville fut habitée par des chrétiens et
contient entre autres édifices une grande
église en forme de basilique.
Les tombeaux ne portent pas d’ins-
cription; la pierre s’est délitée sous
l’influence du climat.Les ruines d’Irnési
sont à mille deux cents mètres au-des-
sus de la mer.
Nous ne trouvons rien dans les mo-
numents d’Irnési qui mérite une repro-
duction spéciale; les travaux de cent
graveurs ne suffiraient pas pour faire
connaître cette contrée singulière,
restée pendant tant d’années fermée
aux investigations des savants, qui s’en
éloignaient, chassés parla mauvaise ré-
putation qu’on avait faite aux habi-
tants.
Il n’est pas difficile de déterminer le
nom de l’ancienne Irnési, dont la res-
semblance avec le nom d’Arnæa frappe
au premier abord. Arnæa petite ville
 
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