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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0698
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688

L’UNIVERS.

de Lycie , dit Étienne de Byzance. C’est
tout ce qu’on sait de son histoire;
elle est assez étendue pour avoir con-
tenu douze mille habitants.
Du village d’Irnési une route conduit
dans les hauts plateaux, où se trouve la
ville moderne d’Almalu, la vraie Lycie
archaïque s’arrête à ces régions.
Le retour à la côte peut s’effectuer
de deux manières, ou par la route déjà
indiquée : on y rencontre quelques
villages; ou par la vallée de Démeri : on
suit le cours de la rivière jusqu’à Myra;
six heures de route.
Dans le triangle formé par ces deux
routes, on laisse sur la côte deux villes
anciennes et une île qui méritent d’être
visitées. Nous ignorons commenton peut
les atteindre par terre : le pays étant
complètement rocheux et désert.
CHAPITRE XX.
A.PERLÆ. — CYANEÆ. —- ILE DOLI-
CHISTE.
Les difficultés que présente la con-
formation du massif montagneux de la
Lycie, entre la rivière de Myra et le port
Spvedo, nous décida à nous rendre par
(Xer aux ruines d’Aperlæ et de laCyaneæ
maritime, qu’on appelle aujourd’hui Ca-
camo.
Le 30 avril 18 36,nous quittâmes le port
Sévedo à neuf heures du matin , avec
une brise d’ouest; le soir, le navire mit
en travers, c’est-à-dire stationna en
pleine mer sans faire de route; nous
étions au sud de la grande baie Hassaip:
c’est ainsi que la nommait notre pilote,
dans laquelle il y a un mouillage à l’a-
bri de tout vent, mais qui est complète-
ment déserte. Cette baie doit être celle
d’Acroterium,qui étaità ciuquantestades
d’Antiphellus. Le lendemain, nous jet-
tions l’ancre sous le château de Cacamo,
entre l’île et le continent Ce port est le
plus beau et le plus sur de toute la côte
deCaramanie maisil manque d’eau douce
Uneîle longue et rocheuse s’étend de
l’est à l’ouest parallèlement à la côte;
c’est l’ancienne Dolichiste, appelée au-
jourd’hui Kakava ada si, l’île des per-
drix ; ce sont en effet les seules êtres
vivants que nous y rencontrâmes
Dolichiste fut cependant le siège d’un
centre de population assez considéra-

ble; les insulaires se plaisaient, comme
leurs voisins les Lyciens, à tailler les
rochers pour y établir des habitations.
On à peine à comprendre que dans un
lieu où la pierre détaillé abonde, où le
sol est encore vierge de toute habita-
tion , ces populations aient imaginé le
genre le plus difficile et le plus dispen-
dieux d’installer leurs demeures.
Les constructions de l’île Dolichiste
sont presque toutesdes bâtiments civils ;
ceux qui sont au bord de la mer, pa-
raissent avoir servi de remises de ga-
lères, Néoùki des Grecs, et Kaïk hané
chez les Turcs. Aujourd’hui encore les
eaux de la mer entrent dans de grandes
sallesoù l'on pourrait rentrer descanots.
J’avais douté, dans une première explo-
ration, que cette partie de l’île et du
continent voisin eussent subi un mouve-
ment de dépression ; mais dans un se-
cond examen du terrain que je fis en
1842, je me range du côté des observa-
teurs qui m’ont précédé, et je reconnais
que plusieurs de ces monumentsont dû
êtredes habitations avant d’être envahies
par les eaux.
Les innombrabes maisons de l’île, bien
que construites en pierres assemblées à
joints irréguliers, dits pélasgiques, ne
paraissent pas remonter à une haute anti-
quité. On remarque des voûtes en béton ;
le mortier est généralement employé,
et l’appareil des pierres est peu soigné,
on voit dans le voisinage de ces maisons
d’autres constructions évidemment by-
zantines ; mais il y a absence complète
d’inscriptions, de signes ou de caractères
quelconques, comme si les gens qui ont
bâti ces édifices avaient ignoré l’usage
de l’écriture.
Les constructions que nous venons
de mentionner s’étendent tout le long
du port, c’est-à-dire du canal qui sépare
l’île du continent; nous n’y avons pas vu
de tombeaux, la nécropole était sur la
terre ferme.
Le canal qui sépare l’île du continent
a cinq cents mètres environ de large;
le fond est de roche, et l’ancrage très-
solide. Il n’v a pas de port mieux abrité;
il a une sortie à l’est et l’autre à
l’ouest (1).
(i) Voyez la planche 59, constructions
dans l’île de Kakava.
 
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