Toulongeon, François Emmanuel de: Manuel du muséum français: avec une description analytique et raisonnée de chaque tableau, indiqué au trait par une gravure à l'eau forte, tous classés par écoles et par oeuvres des grands artistes (2. livraison): École Italienne: œuvre du Dominiquin et de Spada (Paris: chez Treuttel & Würtz, Libraires, 1802)

VIE DU DOMINI.QUIN.

Dominique Zampieri, né à Bologne , en
1581 , fut mis par l’Albane, son ami, à l’é¬
cole des Caraches; et d’abord, ses disposi-
tions ne lui valurent pas la considération
des élèves, ses compagnons. On l’appela le
Bœuf, à cause de sa manière pénible ,
lourde et fatiguée. On conçoit que le labor
improbus put vaincre, mais on conçoit plus
difficilement que le travail ait pu lui don-
ner le génie; et ses beaux tableaux en sont
pleins, ainsi que de poésie, que le travail
seul donne encore moins. Ses premiers ou-
vrages eurent peu de succès', et le plus
beau de ceux-ci lui fut disputé; il tra-
vaillait en commun avec le Guide, et cet
émule soutenu par les rivaux jaloux du Do-
miniquin , l’empêcha longtems de jouir des
succès dus à son talent, on ne voulut pas
même rendre justice à son chef-d’œuvre;
et aussi un de ceux de la peinture, son beau
tableau de la communion de Saint- Jérôme,
fut déprécié par Lanfranc qui l’accusa de
plagiat.
Le Dominiquin rebuté se retira à Bologne,
s’y maria, et y fit le plus poétique de ses
tableaux, et peut-être de l’école d’Italie , la
T ierce au Rosaire.
La protection d’un cardinal le servit
mieux que son talent; Ludovici , élu pape
Do mini (juin a 7