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Tournefort, Joseph Pitton de
Relation d'un voyage du Levant, fait par ordre du Roy: contenant l'histoire ancienne & moderne de plusieurs isles de l'Archipel, de Constantinople, de côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse & de l'Asie Mineure ... ; enrichie de descriptions ... d'un grand nombre des plantes rares, de divers animaux et de plusieurs observations touchant l'histoire naturelle (Band 1) — Lyon, 1717

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12686#0294
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Venier Seigneur de l'isse qui l'avoir défendu si vî-
goureusement se sauva à Venise, où il avoît fais
palier sa femme & ses eufans. Le fort est démoli.,
& il n'y reste plus que le monastére de Saint An-
toine. On se sert aujourd'hui du marbre des car-
rières de ce quartier là , & sur tout de celles de
Marmara , d'où on l'apporte par bateaux à Pare-
chia : au lieu que celui des anciennes carrières n'y
peut venir que par charroi, voiture fort rare dans
les Isses.
a Pline a bien marqué la grandeur de l'Isse de
Paros en assurant qu'elle n'est que la moitié de
celle de Naxos , à laquelle il donne 75. milles de
tour : sur ce pied là Paros n'en doit avoir que 36.
ou 37. mesure ordinaire des gens du pays. On y
compte environ 1500. familles, taxées ordinaire-
ment à 4500. écus de capitation ; mais en 1700.
on leur en fit payer 6000. & 7000. pour la taille
réelle. Il est vrai que cette Isle est bien cultivée :
on y nourrit beaucoup de troupeauxde commerce
y consiste en froment , orge , vin, légumes, se sa-
mé 3 toile de coton. Avant la guerre de Candie ,
on y reciieilloit beaucoup d'huile ; mais l'armée
Vénitienne brûla tous les oliviers de Paros en 5?.
ou 10. ans qu'elle y sejourna. Cette lue est si plei-
ne de perdrix & de pigeons sauvages qu'on nous
donna trois perdrix & deux ramiers pour 1 8.sols 1
la viande de boucherie y est bonne,& les cochons
n'y manquent pas : on y mange de même que
dans les autres Isles d'excellens petits b moutons
nourris dans les maisons avec du pain & des fruits.
Les melons y sont tout à fait délicieux ; mais on
n'a pas le temps de les goûter , lorsque , l'armée
Turque y est : elle consomme tous les fruits de
l'Archipel en peu de jours.
* H'tjl. rmt.lib.4. capjt. k Broullins.
 
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