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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0058
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LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

traire, fournissent des eaux très abondantes. Les vallées et les
plaines d'origine alluviale, au milieu desquelles les cours d'eau
du nord de la Tunisie se sont frayé une route profondément
encaissée, sont dominées au nord et au nord-ouest parles mon-
tagnes boisées qui séparent la Medjerdah de la côte septen-
trionale, et qui sont déformation éocène; vers le sud se dresse,
au-dessus de collines éocènes et crétacées, un talus jurassique
qui culmine dans les massifs du Dj. Bargou, du Dj. Djoukar,
du Zaghouan, du Dj. Rsas (la Montagne de Plomb), et du Bou
Kourneïn. Or les terrains éocènes et jurassiques sont très
fertiles en sources. « L'éocène joue un très grand rôle au
point de vue du régime des eaux en Tunisie... Les calcaires de
l'éocène dans le nord donnent en effet naissance, presque par-
tout où ils se trouvent, à des eaux très douces, quoique un peu
chargées de calcaire, mais de régime très variable (1). » Des
calcaires éocènes sortent les sources de Thala, du Kef, de Te-
boursouk, de Djebba et de Béja, qui sont parmi les plus belles
de toute la Tunisie. « Les calcaires jurassiques jouent un rôle
important dans l'hydrographie de la contrée : ils servent de ré-
servoirs aux belles sources du Zaghouan et du Djoukar, qui ali-
mentent la ville de Tunis ; à celles du Dj. Bargou, qui forment
l'O. Nebhane (2). » C'est donc sous la double forme de la pluie
qui tombe directement du ciel et des eaux de source, filtrées par
les calcaires éocènes et jurassiques, que Thumidité fécondante
se répand à travers les terrains limoneux, qui constituent le sol
des vallées et des plaines de la Tunisie septentrionale.

Sur ces terres fertiles par elles-mêmes, régulièrement arro-
sées et bien irriguées, les céréales, la vigne et les cultures ma-
raîchères prospérèrent admirablement. Les blés, les vins et les
raisins d'Afrique étaient renommés sous l'empire romain (3).
Le blé occupait même le premier rang au point de vue de la
pesanteur spécifique du grain : il était supérieur à ceux de
Sicile et d'Egypte (4). La vigne était une des principales ri-
chesses naturelles dans tout l'ancien territoire de Carthage (5).
Cette merveilleuse fécondité, due à la fois à la nature du sol
et au climat, favorisa le développement de la petite et de la

(1) Aubert, Explication de la carte géologique de la Tunisie, p. 56 et s.

(2) Id., ibid., p. 2.

(3) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, I,
p. 302-316.

(4) Id., ibid.f p. 305.

(5) Diodore de Sicile, XX, 8 et suiv.
 
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