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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0091
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LES TRAVAUX PUBLICS PROPREMENT DITS.

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comme dans les grandes plaines du nord de la province, il fallait
les consolider par des quais puissants; il fallait aussi quelque-
fois amortir la violence du courant ou même détourner les eaux
torrentueuses des rivières. La petite ville d'Uccula (HrDouirat),
dont les ruines ont été retrouvées dans la haute vallée de l'O.
Tine, au nord de Medjez el Bab, s'étageait sur un mamelon au
pied duquel coule un ruisseau : on voit encore, dans le lit de
ce ruisseau, le mur qui soutenait la berge de la rive droite,
et que constituaient six assises de pierres de taille superpo-
sées (1). De même à Muzuc, cité postée sur une éminence au bord
de l'O. Mahrouf, les berges de l'oued étaient consolidées par
des quais, dont il reste des vestiges. « Ammaedara, » écrit
M. Saladin, « s'étendait sur une grande surface de terrain com-
prenant trois collines distinctes, sur la rive gauche de l'O. Haï-
dra. Cette rivière, qui coule sur un fond composé de grandes
tables de pierre, est encaissée du côté de la ville par un quai en
grandes pierres de taille (2). » A Simitthu, on peut encore au-
jourd'hui observer et admirer les murs qui avaient été construits
pour protéger la partie méridionale de la ville contre les affouil-
lements de la Medjerdah et de son affluent l'O. Melah. Les deux
cours d'eau décrivent une courbe en passant près de la cité, et
l'on sait que le sommet des courbes ainsi décrites est toujours
puissamment affouillé. Un mur en pierres de taille, qui a été
réparé à une basse époque, comme le pont lui-même jeté sur la
Medjerdah, soutenait la rive gauche du fleuve principal en aval
du pont; la rive gauche du petit affluent, sur laquelle s'élevaient
la plupart des édifices publics de Simitthu, une basilique, une
exèdre demi-circulaire et, plus loin, le théâtre, était également
consolidée par des ouvrages dont les traces n'ont pas entière-
ment disparu (3).

(1) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, II,
p. 301. — Bulletin archéologique du Comité, ann. 1886, p. 113 (Cagnat et
Reinach, Exploration de la vallée supérieure de VO. Tine).

(2) Archives des Missions, 3a série, t. XIII, p. 170. (Saladin, 1er rapport,)

(3) Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, lre série, t. X, lre partie, p. 459-460. Près du pont de Chem-
tou, sur la rive gauche, se voit encore aujourd'hui un ensemble de petits
canaux artificiels fort bien conservés. M. Saladin veut y reconnaître un
groupe de cinq écluses avec vannes, destinées à actionner les roues mo-
trices d'un moulin. Pourquoi ne pas supposer tout simplement que c'est là
un barrage installé précisément au sommet de la courbe décrite par le fleuve
et au pied du mur de soutènement qui protégeait la berge de la rive gauche?
Le courant, divisé en plusieurs petits courants secondaires, était ainsi
 
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