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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0092
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78

LES CITÉS ROMAINES DE LÀ TUNISIE.

On n'hésitait même pas, semble-t-il, à détourner le cours des
fleuves, s'il faut en croire une inscription, malheureusement in-
complète, qui a été trouvée non loin des ruines de Bisica, et où
se lit la phrase suivante : fluvium quoque cujus incursu civitas
vexabatur avertit (1).

Grâce à ces différents travaux, l'existence et la sécurité des
villes était assurée contre les inondations, qui pouvaient les
menacer, contre les affouillements des rivières et les éboule-
ments des berges.

Bien pourvues d'eau, bien protégées contre les inconvénients
et les dangers de leur situation topographique, les cités romai-
nes de l'Afrique proconsulaire purent se développer sans obsta-
cle et s'embellir aisément.

De grandes rues les traversaient, dont la chaussée est encore
aujourd'hui visible. Ces rues étaient pavées de larges dalles, le
plus souvent en granit gris ; tantôt, à Sufetula, par exemple, et
à Ammaedara, ces dalles étaient de forme rectangulaire et dis-
posées obliquement (2) ; tantôt elles étaient de formes polygo-
nales très variées et irrégulièrement assemblées, comme j'ai pu
l'observer à Simitthu (3). Ailleurs, les dalles ayant disparu, la
direction des rues principales est révélée par l'alignement des
ruines : il en est ainsi à Mustis (4).

Souvent la rue ou les rues les plus importantes dans chaque
cité n'étaient que le prolongement des grandes voies qui sillon-

écarté de la berge et ramené en quelque sorte dans le lit du fleuve. Il n'y a
d'ailleurs, aux environs de cet ouvrage curieux, aucune trace de construc-
tion qui rende plausible l'hypothèse exprimée par M. Saladin. (Cf. son
Essai de restitution du plan du pont et de ses abords, dans les Nouvelles
Archives des Missions, t. II, p. 405 et fig, 22.)

(1) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 307, n° 29. (Cagnat,
Chronique d'èpigraphie africaine, d'après M. Sadoux.)

(2) Archives des Missions, 3e série, t. XIII, p. 66 et 170. (Saladin, l*r rap-
port.)

(3) Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, lre série, t. X, lre partie, p. 461. — « A Thuccabor, » écrit
Ch. Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique , II,
p. 292, « les rues dessinent les anciennes insulae et ont conservé leurs trot-
toirs et leurs égouts antiques. » D'après M. Poinssot (Bulletin des antiqui-
tés africaines, ann. 1884, p. 238), dans les ruines d'Hr Zouza, près de l'O.
Siliane, la disposition des rues est encore parfaitement reconnaissable ; les
deux principales voies ont conservé leur dallage.

(4) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, II,
p. 353.
 
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