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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0099
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LES ÉDIFICES PUBLICS, LES MAISONS PARTICULIÈRES. 85

times destinées aux dieux. Les cérémonies du culte se célé-
brèrent parfois dans des enclos plus ou moins vastes, entourés
de murs; au milieu de l'espace consacré, du temenos, se dressait
un autel; autour de l'autel s'alignaient plusieurs rangées de
stèles votives dédiées par les fidèles reconnaissants au dieu qui
avait exaucé leurs prières (1). Tels étaient les sanctuaires de
Saturne àThignica, près de Neferis (au Khangat el Hadjadj),
et sur le sommet de la montagne des Deux Cornes (Bou Kour-
neïn). Sous le nom latin de Saturne se cachait le dieu suprême
des Phéniciens, Baal, dont le culte avait été introduit dans
l'Afrique septentrionale par les colons de Tyr et de Sidon (2).
Cette religion, venue de l'Orient, survécut à la chute de Car-
tilage et ne dépouilla pas entièrement, sous la domination ro-
maine, sa physionomie primitive. Le dieu ne fut pas partout
enfermé dans un véritable temple, dans un édifice luxueusement
décoré; quelques cités continuèrent à l'adorer en plein air, a lui
sacrifier ses victimes habituelles dans un simple enclos consacré
ou temenos.

Toutefois ce type fidèlement conservé de l'antique sanctuaire
oriental est rare en Afrique. Il se modifia peu à peu sous l'in-
fluence de la colonisation romaine. Dans l'enclos s'éleva une
chapelle, appelée tantôt aedes, tantôt domus (3). A Sufetula,
les trois temples étaient précédés d'une vaste place, fermée par
un mur continu et dans laquelle on pénétrait en passant sous
une porte triomphale. Autour de ce péribole, pavé de grandes
dalles en pierre, se développaient peut-être des portiques (4).
Enfin, à Thugga, le temple de Saturne était construit sur un
plan très original. Entre le pronaos, orné de colonnes corin-
thiennes , et les trois cellae, qui s'ouvraient au fond du monu-
ment, s'étendait une cour rectangulaire, longue de vingt-cinq

(1) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. XII (ann. 1892), p. 13 et suiv.
J. Toutain, De Saturni dei in Africa romana cultu, p. 93.
0 J. Toutain, ibid., p. 60-62.

(3) Comptes rendus de VAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, ann.
1890, p. 467 : « aedem a solo exstructam et maceria cinctam...»; Bulletin ar-
chéologique du Comité, ann. 1892, p. 486, n°2 : « maceriam domus Cererum... »
Le terme maceria, employé dans ces deux textes épigraphiques, suffit à
prouver que laedes a solo exstructa dédiée à Saturne, et la domus Cererum
étaient entourées d'un enclos. Maceria s'oppose, en effet, pour désigner le
mur d'un jardin, d'un vaste espace, aux deux mots : mur us, le mur d'une
ville, et paries, le mur (extérieur ou intérieur) d'une maison, d'un édifice.

(4) Archives des Missions, 3e série, t. XIII, p. 68-69 et 79; pl. II, n° 9.
(Saladin, l°v rapport,)
 
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