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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0147
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CHAPITRE IX.

LE RÉSEAU ROUTIER.

Bien que la physionomie en fût peu originale, les cités afri-
caines n'en étaient pas moins des villes prospères, riches en
beaux monuments, pleines de statues et de bas-reliefs, décorées
de peintures et de mosaïques. L'existence matérielle y fut pen-
dant longtemps facile et heureuse. L'abondance et la richesse se
répandirent de Thabraca àLeptis la grande, de Carthage àThe-
veste et à Capsa. Une vie active et féconde circula partout,
pénétra jusque dans les régions les plus éloignées de la côte.
Des routes furent construites de l'est à l'ouest, du nord au sud;
elles remontaient les vallées, tournaient ou franchissaient les
grands massifs, suivaient le pied des collines, s'allongeaient à
travers les grandes plaines ou sur les vastes plateaux voisins de
la Petite Syrte, s'enfonçaient même dans le désert. Le réseau
des voies romaines de l'Afrique proconsulaire me paraît être à
la fois l'une des causes et l'un des signes de l'antique prospérité
du pays.

Il est possible d'en reconstituer les lignes principales. La
carte routière connue sous le nom de Table de Peutinger et Vïti-
néraire d'Anlonin sont pour nous, à cet égard, malgré leurs
lacunes et les erreurs évidentes des copistes, des documents
précieux. En outre les voies elles-mêmes n'ont pas entièrement
disparu : il en reste des traces fort visibles. Les bornes milliai-
res, dont elles étaient comme jalonnées, ont été en partie re-
trouvées, les unes tout près de leurs socles, couchées dans la
broussaille le long de l'ancienne route (1), les autres dans des
constructions postérieures byzantines ou arabes, élevées à pro-

(1) Par exemple, sur la grande voie de Carthage à Theveste, entre Mustis
et Thacia; puis, plus loin, entre Althiburus et Ammaedara : R. Cagnat et
Saladin, Voyage en Tunisie, p. 308; p. 175,
 
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