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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0247
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LES COUTUMES FUNÉRAIRES.

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sont ni tout à fait puniques ni franchement néo-puniques. La
nécropole d'où proviennent ces inscriptions est donc probable-
ment antérieure à la domination romaine, puisque l'ancienne
écriture punique correspond à la période de l'indépendance,
tandis que récriture néo-punique n'a été employée que sous
l'empire. « D'ailleurs, » ajoute le savant commentateur, « si
même elle ne datait que de l'époque romaine, on ne saurait ad-
mettre que des Phéniciens, assez attachés à leurs coutumes
nationales pour conserver leur écriture , eussent aussi vite
adopté les mœurs des vainqueurs, si elles avaient été en con-
tradiction avec leurs croyances religieuses. On est donc amené
à reconnaître que l'incinération n'était pas aussi contraire
qu'on l'a dit aux croyances religieuses des populations phéni-
ciennes, et qu'elle a été pratiquée par elles en Afrique, à une
certaine époque, en même temps que l'inhumation (1). »

Il est donc certain que les Romains connaissaient l'inhuma-
tion et que les Phéniciens d'Afrique avaient appris à incinérer
les morts. Il est, par conséquent, impossible d'affirmer que,
dans l'Afrique impériale, tous les sujets inhumés étaient de
race phénicienne, et tous les sujets incinérés d'origine étran-
gère, surtout romaine. Le mode de sépulture ne fournit aucun
indice précis sur l'ethnographie des défunts.

La disposition générale des tombes est peut-être plus ca-
ractéristique. Si les columbaria de Thaenae, de Simitthu, de
Thugga et des environs de cette dernière ville (2), dont les
parois intérieures étaient percées de niches plus ou moins
nombreuses destinées à contenir des urnes cinéraires, rappel-
lent les mausolées d'Italie ; si quelques sarcophages de mar-
bre (3) ressemblent, par leur forme et par leur décoration exté-
rieure, aux sarcophages grecs et romains, d'autres tombeaux,
plus modestes et d'un usage plus populaire, appartiennent cer-
tainement à une civilisation toute différente. Le type le plus

(1) Voir également Bulletin archéologique du Comité, ann. 1889, p. 381 et
suiv. — A Carthage, le P. Delattre a exhumé d'une nécropole certainement
punique et fort ancienne plusieurs urnes cinéraires. L'usage de la cré-
mation paraît avoir été répandu dans les colonies phéniciennes d'Afrique
{Revue archéologique, ann. 1891, 1er sem., p. 52 et suiv.)

(2) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 140 et suiv.; Nou-
velles archives des missions, t. II, p. 396; Carton, Découvertes épigraphi-
ques et archéologiques faites en Tunisie, p. 151, 191 et suiv., 249 et suiv.

(3) Découverts par M. le lieutenant Denis : Bulletin archéologique du Co-
mité, ann. 1891, p. 478-482.
 
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