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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0268
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CHAPITRE VI.

LA SOCIÉTÉ AFRICAINE.

Les historiens anciens n'ont pour ainsi dire jamais parlé des
habitants de l'Afrique impériale ; nul auteur n'a daigné décrire
l'obscure population des cités africaines; mais en l'absence de
sources littéraires, les documents épigraphiques, extraits du
sol ou trouvés parmi les broussailles, ont apporté avec eux des
renseignements intéressants et variés. Dans ces inscriptions,
dédicaces de monuments et de statues, épitaphes plus ou moins *
prétentieuses, la société provinciale s'est en quelque sorte peinte
elle-même, telle qu'elle a vécu pendant les trois premiers siècles
de l'empire. Sans doute la pleine lumière n'est pas encore faite,
et bien des points restent dans l'ombre ; on voudrait, par exem-
ple, connaître avec plus de détails et plus de précision la foule
des petites gens, de ces artisans et de ces laboureurs, dont le
travail quotidien a été l'un des principaux facteurs de la pros-
rité commune ; on voudrait pénétrer dans la vie privée et jus-
qu'au foyer domestique de ces paisibles provinciaux, pour
découvrir leur âme et leurs sentiments les plus intimes. Du
moins nous est-il loisible d'entrer dans les édifices publics, de
parcourir les places et les marchés, d'assister à quelques séances
des sénats municipaux, à des cérémonies officielles, à des solen-
nités religieuses, à des représentations de l'amphithéâtre et du
cirque ; nous pouvons écouter les magistrats et les riches habi-
tants qui nous racontent eux-mêmes leur vie ; il nous suffit de
lire les inscriptions gravées aux frontons des monuments et sur
quelques bases de statues, pour savoir quel usage ils ont fait
parfois de leur fortune et quelles étaient leurs plus vives am-
bitions.

Dans chaque cité, non seulement dans les villes importantes,
mais même dans les bourgades les plus modestes, le premier
 
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