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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0270
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256

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

rurales ont été représentées sous toutes leurs faces (1), démon-
trent que dans les plaines et les vallées du nord de l'Afrique
proconsulaire, toute grande propriété agricole se composait à la
fois de terres de labour, de pâturages et de vignobles (2). Sur
les hauts plateaux du centre , et dans les oasis voisines de la
petite Syrte, l'huile coulait à pleins bords dans les cuves en
pierre creusées sous les pressoirs (3) ; les armateurs et les négo-
ciants des ports du littoral s'enrichissaient, soit par l'exporta-
tion des principales denrées indigènes impatiemment attendues
à Rome et en Italie, soit par le commerce des produits exoti-
ques que les caravanes venues des régions lointaines de l'Ethiopie
apportaient à Tacape et à Leptis magna (4).

Cette bourgeoisie municipale, qui se recrutait dans les villes
de l'intérieur parmi les grands propriétaires, et dans les cités
maritimes parmi les armateurs et les négociants, n'était pas
uniquement préoccupée de ses intérêts matériels. Elle était
ambitieuse des honneurs et des titres ; elle briguait les charges
publiques, même les plus lourdes. Tout citoyen, que l'état de sa
fortune élevait au-dessus du commun, aspirait en général à en-
trer dans le sénat de sa patrie, à exercer, l'une après l'autre,
toutes les fonctions municipales, la questure, l'édilité, le duum-
virat ordinaire, le duumvirat quinquennal. Souvent, soit au
milieu, soit au terme de leur carrière publique , ces magistrats
étaient élus flamines perpétuels, flamines perpetui, c'est-à-dire
prêtres officiels de la religion d'empire. Pendant un an, ilsx
offraient, au nom de leur cité, de leur municipe ou de leur
colonie, des sacrifices solennels sur les autels de Rome et d'Au-
guste ; pendant tout le reste de leur vie, ils gardaient, avec le
titre d.e flamine perpétuel, des privilèges spéciaux.

(1) Voir plus haut, liv. I, ch. vu, p. 116.

(2) Pour l'élève du bétail, voir Bulletin archéologique du Comité, ann. 1893,
p. 231, n° 84.

(3) Voir plus haut, liv. I, ch. n, p. 40 et suiv.

(4) Voir plus haut, liv. I, ch. vnr, p. 145-148. — Il ne saurait être question
d'écrire ici une histoire économique de l'Afrique romaine ; la matière est
trop vaste et trop importante. Quant à l'agriculture proprement dite et à
l'état de la propriété foncière, les documents les plus importants que nous
possédons à l'heure actuelle sur ce sujet proviennent surtout des saltus,
des grands domaines impériaux; il ne me semble guère possible de ratta-
cher l'histoire de ces territoires exclusivement ruraux à l'histoire munici-
pale de la province. J'ai cru toutefois nécessaire d'indiquer brièvement que,
dans l'Afrique romaine, l'exploitation du sol et de toutes les ressources
naturelles avait été la source principale de la richesse publique.
 
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