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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0279
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LES AFRICAINS CHEZ EUX ET HORS DE CHEZ EUX. 265

ment d'apparat ; elle enveloppait le corps depuis le cou jusqu'aux
pieds (1) ; des plis nombreux et réguliers descendaient oblique-
ment de l'épaule gauche au genou droit ; les sinus de l'étoffe
étaient placés et disposés conformément à la mode romaine.
Sur les ex-voto et les bas-reliefs funéraires, les dédicants et les
défunts portent fréquemment la toge (2). Quant à l'habit de tra-
vail, le seul que possédaient sans doute les pauvres gens,
c'était une tunique à manches courtes, serrée à la ceinture, et
qui laissait à découvert tout le bas des jambes, ou encore
une large blouse tombant des épaules jusqu'à la hauteur des
genoux (3). Le vêtement habituel des femmes paraît avoir été
une longue robe un peu flottante, tunica talaris ou stola.

Les Africains ne restaient pas enfermés dans leurs maisons ;
ils en sortaient souvent pour aller au forum, à la basilique, aux
thermes, au théâtre ou à l'amphithéâtre. Sans être toutes aussi
vivantes que Carthage et que les grands ports de la côte, les
cités africaines étaient loin d'être des villes mortes, sans mou-
vement ni activité. Les comices municipaux vécurent beaucoup
plus longtemps dans les provinces qu'à Rome ; pendant les deux
premiers siècles de l'empire, duumvirs, édiles et questeurs
furent élus par le peuple, sur le forum (4). Les jours d'élection,
les citoyens et les domiciliés (cives et incolae) se réunissaient
sans doute sur la place publique ; il est probable que, dans beau-
coup de centres modestes, les candidats aux fonctions munici-
pales étaient personnellement connus de tous ceux dont ils bri-
guaient les suffrages ; ils allaient de groupe en groupe soutenir
le zèle de leurs amis : ils s'efforçaient de convaincre les indiffé-

(1) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1886, pl. VI (Fouilles de
MM, Babelon et Reinach).

(2) Voir, par exemple, en fait de stèles votives, plusieurs des stèles dites
de la Manouba, réunies aujourd'hui au musée Alaoui, et quelques fragments
trouvés dans le sanctuaire de Saturnus Balcaranensis (Mélanges de VEcole
française de Rome, t. XII (ann. 1892), pl. I, n° 4) ; les monuments funéraires,
où les défunts sont représentés vêtus de la toge, ne sont point rares : voir,
en particulier, le cippe hexagonal trouvé près d'Aïn es Sif (Bulletin ar-
chéologique du Comité, ann. 1893, p. 238, n° 106).

(3) Catalogue des objets entrés au musée Alaoui en 1892, p. 2 (le vêtement
du personnage principal, nommé Fructus, dans la mosaïque d'Uthina); Bul-
letin archéologique du Comité, ann. 1892, pl. XXIX (le vêtement du caupo).

(4) Bouché-Leclerq, Manuel des Institutions romaines, p. 182; — J. Mar-
quardt, Organisation de l'empire romain (Mommsen et Marquardt, Manuel
des antiquités romaines, VIII), tome 1er (trad. Weiss et Louis-Lucas),
p. 191-193.
 
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