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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0286
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272

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

Il n'était donc pas rare que des Africains, nés dans les diffé-
rentes classes de la société provinciale, quittassent leur ville,
les uns pour parcourir la carrière de fonctionnaire d'empire,
les autres pour entrer dans l'armée : ceux-ci réussissaient à
conquérir les plus hautes dignités civiles ou militaires, ceux-là
restaient fonctionnaires ou officiers subalternes ; les moins bien
doués ne sortaient pas du rang.

Outre ces jeunes gens qu'attiraient et que retenaient hors de
chez eux les avantages matériels et honorifiques des fonctions
d'empire ou du service militaire, d'autres provinciaux voya-
geaient, se déplaçaient, s'expatriaient; les uns allaient au loin
chercher fortune dans les spéculations commerciales (1); d'au-
tres, comme le citoyen de Mactaris, faisaient, pourrait-on dire,
leur tour d'Afrique pour gagner leur vie et pour amasser un
petit pécule (2) ; d'autres, comme Apulée, parcouraient le monde
en étudiants, en curieux, en littérateurs, en philosophes; d'au-
tres enfin, plus modestement et pour des motifs que l'on ignore,
transportaient leur résidence d'une ville dans un autre (3). Il y
avait certainement des relations pacifiques et amicales entre les
habitants des diverses cités : les citoyens de Garpis consacraient
un autel ou élevaient une statue au génie d'Hippo Diarrhy tus (4) ;
ceux d'Uccula décernaient le même honneur à C. Anniolenus
Gallianus de Carthage (5) ; la petite cité de Chiniava Peregrino-
rum choisissait comme patron M. Julius Probatus, né lui aussi
dans la capitale africaine (6); un certain ... Adjutor, Mascanis
f(ilius), après avoir été décurion, édile et flamine perpétuel à
Maxula, réparait à ses frais un temple dans la ville modeste de
Tepelte (7).

Le souvenir et l'amour de la ville natale n'en étaient pas
moins vivaces au cœur de tous ces provinciaux, que leur ambi-
tion, les vicissitudes de leur carrière ou les nécessités de la vie
avaient poussés à quitter leur patrie. Les uns y revenaient
après de longues années; d'autres n'y rentraient que morts,
comme L. Baebius Barbarus, jeune étudiant décédé àCarthage (8) ;

(1) C. 7. L. VIII, 152, 868.

(2) Id., ibid., SuppL, 11824.

(3) Id., ibid., 631, 1328; SuppL, 12126.

(4) Id., ibid., 1206.

(5) Id., ibid., Suppl., 14364.

(6) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1891, p. 197, n9 15.

(7) C. I. L., VIII, SuppL, 12253.

(8) Id., ibid., SuppL, 12152 : L. Baebius Barbarus studens Karthagini de-
functus.
 
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