Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0299
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ESPRIT D'ASSOCIATION DANS L'AFRIQUE ROMAINE. 285

visions sont appelées tribus (1). Or, en Afrique, il y avait des
curies indistinctement dans les colonies (Neapolis = colonia
Julia Neapolis, Simitthu = colonia Julia N(umidica) Simitthu;
Mactaris == colonia Aelia Aurélia Mactaris ; Sufetula = colonia
Sufefulensis), dans les municipes (Zita — municipium Zita;
Althiburus = municipium Althiburitanum) ; et jusque dans les
cités de droit pérégrin (Zuccharis, Gurza, Muzuc). En second
lieu, il n'apparaît nulle part que les curies municipales aient
jamais joui de la personnalité civile, aient reçu des dons et des
legs, aient eu un budget particulier, aient été administrées par
des magistri et des quaestores, se soient réunies sans convocation
officielle et sans être présidées par un magistrat public. Les cu-
ries municipales étaient surtout des circonscriptions électora-
les. Les curies africaines semblent bien n'avoir de près, ni de
loin, aucun rapport avec les comices. Ce sont des groupes indé-
pendants qui agissent de leur propre initiative, mais dont l'exis-
tence est légale et officiellement reconnue. S'il est d'autres in-
stitutions auxquelles on puisse les comparer, ce sont beaucoup
plutôt les corporations et les collèges de pauvres gens [collegia
tenuiorum) que les curies administratives des municipes (2).

De quels éléments se composaient les curies africaines ? Sur
quel principe reposait le recrutement des curiales? Ces curies
n'étaient ni des confréries religieuses, ni des corporations pro-
fessionnelles, ni des collèges funéraires; ce que l'on sait de
leur constitution intérieure, de leur caractère et de leur action,
nous interdit de les considérer comme des divisions électorales
ou politiques. Il n'est toutefois pas impossible que les curies
aient été des associations de quartiers, dans lesquelles se grou-
paient à la ville les habitants d'un même viens, à la campagne
les paysans d'un même pagus. Mais c'est là une hypothèse :
de fait, l'origine des curies africaines est restée jusqu'à présent
inconnue (3).

(1) Bouché-Leclerq, Manuel des Institutions romaines, p. 182.

(2) Rheisnisches Muséum, N. F, B. 25, p. 608-609. (J. Schmidt, Statut ei-
ner Municipalcurie in Afrika.)

(3) A vrai dire, cette hypothèse permettrait d'expliquer pourquoi le très
ancien nom latin de curia a été donné à ces groupements : dans la Rome
primitive, la curia était une paroisse, une subdivision à la fois topogra-
phique et religieuse de la cité. —D'autre part, le règlement de la curia
Jovis a été découvert assez loin du centre municipal de la colonia Simitthu ;
les ruines qui se voient à Hr Dekkir ne peuvent guère représenter qu'un
pagus de cette commune. Dans mon hypothèse, il ne serait plus nécessaire
 
Annotationen