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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0308
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294

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

nés parties de la région, une évolution qui substitua peu à peu
la vie sédentaire des agriculteurs à la vie nomade des tribus
pastorales? La vie urbaine ne se développa-t-elle pas au détri-
ment de la vie exclusivement rurale?

On commettrait une grave erreur si l'on croyait que les villes
étaient très rares en Afrique avant la conquête romaine. La
côte, depuis Hippo Diarrhytus jusqu'au fond de la Grande Syrte,
et les territoires sur lesquels s'exerçait réellement la domina-
tion de Carthage, étaient, dès le quatrième siècle avant J.-C,
couverts de riches cités. Vers l'an 308, les mercenaires d'Aga-
thocle furent émerveillés par la prospérité agricole des campa-
gnes voisines de Mégalopolis (1); le hardi Syracusain s'empara
de Tunis la Blanche, de Neapolis, d'Hadrumète, de Thapsus,
d'Utique, d'Hippo-Acra (Diarrhytus), et de deux cents autres
villes maritimes (2).

Un demi-siècle plus tard, le consul romain, M. Atilius Regu-
lus, qui voulut, à l'exemple d'Agathocle, combattre Carthage en
Afrique, prit lui aussi, au début de son expédition, de nom-
breuses cités, autour desquelles s'élevaient parfois de magnifi-
ques villas. Polybe ne donne pas de chiffre précis ; Appien en
évalue le nombre à plus de deux cents (3).

Après Agathocle et Regulus, le premier Africain assiégea et
enleva, dans la même contrée, maintes places fortes (4); entre
la seconde et la troisième guerre punique, les Carthaginois
portèrent plainte à Rome contre Massinissa, qui s'était appro-
prié, les armes à la main, plus de soixante-dix villes ou postes
fortifiés leur appartenant (5).

Les environs de Carthage et les plaines qui s'ouvrent sur la
mer étaient alors le théâtre d'une vie agricole, partant séden-
taire, très active et très heureuse; de nombreuses cités s'éche-
lonnaient sur le littoral et peuplaient les campagnes environ-
nantes ; dans l'intérieur des terres, la vie urbaine était née

(1) Diodore de Sicile, liv. XX, § 8 et suiv. — On ne connaît pas exacte-
ment l'emplacement de Mégalopolis; mais d'après le texte même de Dio-
dore, il est évident que cette ville était située dans la plaine féconde qui
s'ouvre à la base de la péninsule du cap Bon, entre le golfe de Carthage et
le golfe d'IIammamet.

(2) Diodore, ibid.

(3) Polybe, I, 29 et 30; Appien, Punie, I, 3.

(4) Tite-Live, XXX, 9.

(5) Id., XLII, 23.
 
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