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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0356
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342

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

impôt. Examinons toutefois quelle a pu être l'influence de cette
constitution sur les progrès du régime municipal. Seul le statut
personnel des individus libres qui habitaient les cités pérégrines
fut modifié : ils devinrent citoyens romains ; mais leurs patries
ne furent pas du même coup transformées en municipes. En
droit, la Constitutio Antonina n'entraînait pas la disparition des
anciennes institutions municipales conservées par les villes pé-
régrines ; en fait, plusieurs communes africaines étaient encore
civitates au troisième siècle, ou ne furent élevées au rang de
municipes qu'après Caracalla : telles Siagu (1), Missua (2),
Gales (3), Zuccharis (4), Tepelte (5), Abbir Cella (6), Giufis (7),
Uzappa (8). La réforme du fils de Septime Sévère n'atteignit pas
le droit ou la condition du sol plus que la constitution munici-
pale : au fond, ce ne fut qu'une mesure financière.

Par ses effets directs et immédiats, la Constitutio Antonina ne
pouvait donc guère compromettre la prospérité de la vie muni-
cipale ; mais l'idée qu'elle traduisait était grosse de conséquen-
ces funestes. Jusque-là, les empereurs s'étaient bien gardés de
distribuer en bloc dans tout l'empire des privilèges ou des
droits spéciaux; ni les municipes, ni les colonies n'avaient été
créés, pourrait-on dire, par fournées. Le droit de cité romaine
avait été, dans les villes pérégrines, accordé individuellement
et non à tous les habitants d'un seul coup. La politique du gou-
vernement impérial avait été sagement et prudemment progres-
siste ; elle s'était toujours efforcée de mettre la forme et les
titres d'accord avec le fond et la réalité; surtout, elle n'avait
jamais procédé par réformes générales ; elle avait, en toute cir-
constance, tenu le plus grand compte des situations particuliè-
res. Dans cet empire, où tout paraissait si puissamment con-
centré entre les mains de l'empereur, l'organisation et la vie
municipale étaient loin d'être uniformes. Ce n'était pas du cen-
tre unique qu'elles émanaient; elles sortaient pour ainsi dire
du sol; elles variaient d'une province à l'autre, d'une cité à la

(1) C. /. L., VIII, 966.

(2) Id., ibid., 989.

(3) 7d., ibid., 757.

(4) Ici., ibid., Suppl, 11199.
(6) JcL, ibid., Suppl., 12210.

(6) Jd., ibid., 814 = Suppl., 12344.

(7) Bulletin archéologique du Comilé, ann. 1893, p. 204, n° 3; p. 206, ri° 5;
p. 207, n° 6.

(8) C. /. L., VIII, Suppl., 11933.
 
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