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https://doi.org/10.11588/diglit.1314#0147
[ PALETTE ] — 1Û0 —
« Le voy me dît que ce mousticr estoit fait en l'onneur du miracle
« que Dieu fist du dyable que il geta hors du cors de la fille ù ta
« veuve femme ; et il me dit que se je vouloie, que il orroit léans
« (la dedans) la messe que le prostré avoil commenciée; et je li dis
b que il me sembloit lion à fère. Quant ce vint à la pez (paix) don-
« ner, jevi que le clerc qui aidoit la messe à chanter, estoit grani,
« noir, megre et hericiés, et doutai que se il portoit au roy la pez,
« que espoir (peut être) c'estoit un Assacis, un mauvez homme, et
« pourroit occirre le roy. Je alai prendre la pez au clerc et la portoi
« au roy. Quant la messe fu chantée et nous fumes montez sus nos
« chevaus, nous trouvâmes le légat aus chans; et le roy s'approcha de
« li et m'appela et dit au légat : « Je me pleing à vous don séneschal
s qui m'apporta la pez et ne voult que le povre clerc la m'aporte. »
« Et je diz au légat la reson pour quoy je l'avoie fait ; et le légat dit
a que javoie moult bien fet. Et le roy respondi : ■« Vraiment non
«fist. Grant descorl y ot d'eulz deuz et je ne demourai en pez »
(vraiment non, car pendant le débat entre eus deux, je n'étais pas
en paix).
Ces objets du culte étaient faits souvent de matières précieuses et
étaient richement travailles : « Un porte-paix d'or, où il a un angle
«. tenant un crucefix, couvert par dessus d'un cristal et garny entour
«.de sept halaisseaux (rubis balais) et seze perles, mjxxliv. t.*. »
La patène recouvrant le calice ou le couvercle du ciboire ser-
vaient quelquefois de paix. On trouve encore la trace de cet usage
dans l'inventaire de Gabriellc d'Eslrées : « Une boete à mettre pain
« a chanter dont le couvercle sert de paix s. »
PALETTE, s. f. Spatule composée d'un manche et d'un plateau
circulaire destinée à recevoir une bougie comme nos bougeoirs, ou
d'un cuillcron propre à brûler des parfums, à faire des fumigations
ou à offrir des confitures aromatisées : « Une palette à condognac
« (cotignac),armoyéede France et de la royne Jeanne de Bourbon' ».
— « Une petile palette d'ivoire à tenir chandelle... » — <s Une petite
« palette d'argent ifaire fumée '... o. Dans les chapelles, un servi-
leur tenait une de ces palettes près du seigneur, afin qu'il put lire
ses heures : « A Perrier Bernart, gainier, pour un estuy de cuir
i liment, du ihtcdelterry (tS161.
"2 Aujourd'hui on fait baiser In pntîme aux fnlùlcs au moment de l'offrande ; colle
paléne tient !ieu de la paix ou porte-paie.
3 Invent. île Charles V (1380).
* UM.
« Le voy me dît que ce mousticr estoit fait en l'onneur du miracle
« que Dieu fist du dyable que il geta hors du cors de la fille ù ta
« veuve femme ; et il me dit que se je vouloie, que il orroit léans
« (la dedans) la messe que le prostré avoil commenciée; et je li dis
b que il me sembloit lion à fère. Quant ce vint à la pez (paix) don-
« ner, jevi que le clerc qui aidoit la messe à chanter, estoit grani,
« noir, megre et hericiés, et doutai que se il portoit au roy la pez,
« que espoir (peut être) c'estoit un Assacis, un mauvez homme, et
« pourroit occirre le roy. Je alai prendre la pez au clerc et la portoi
« au roy. Quant la messe fu chantée et nous fumes montez sus nos
« chevaus, nous trouvâmes le légat aus chans; et le roy s'approcha de
« li et m'appela et dit au légat : « Je me pleing à vous don séneschal
s qui m'apporta la pez et ne voult que le povre clerc la m'aporte. »
« Et je diz au légat la reson pour quoy je l'avoie fait ; et le légat dit
a que javoie moult bien fet. Et le roy respondi : ■« Vraiment non
«fist. Grant descorl y ot d'eulz deuz et je ne demourai en pez »
(vraiment non, car pendant le débat entre eus deux, je n'étais pas
en paix).
Ces objets du culte étaient faits souvent de matières précieuses et
étaient richement travailles : « Un porte-paix d'or, où il a un angle
«. tenant un crucefix, couvert par dessus d'un cristal et garny entour
«.de sept halaisseaux (rubis balais) et seze perles, mjxxliv. t.*. »
La patène recouvrant le calice ou le couvercle du ciboire ser-
vaient quelquefois de paix. On trouve encore la trace de cet usage
dans l'inventaire de Gabriellc d'Eslrées : « Une boete à mettre pain
« a chanter dont le couvercle sert de paix s. »
PALETTE, s. f. Spatule composée d'un manche et d'un plateau
circulaire destinée à recevoir une bougie comme nos bougeoirs, ou
d'un cuillcron propre à brûler des parfums, à faire des fumigations
ou à offrir des confitures aromatisées : « Une palette à condognac
« (cotignac),armoyéede France et de la royne Jeanne de Bourbon' ».
— « Une petile palette d'ivoire à tenir chandelle... » — <s Une petite
« palette d'argent ifaire fumée '... o. Dans les chapelles, un servi-
leur tenait une de ces palettes près du seigneur, afin qu'il put lire
ses heures : « A Perrier Bernart, gainier, pour un estuy de cuir
i liment, du ihtcdelterry (tS161.
"2 Aujourd'hui on fait baiser In pntîme aux fnlùlcs au moment de l'offrande ; colle
paléne tient !ieu de la paix ou porte-paie.
3 Invent. île Charles V (1380).
* UM.