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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 3) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.1315#0050
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[ BLIAUT ] — llh -*■

tablier ; elle était presque aussi longue que la robe, et un galon très-
riche descendait sur le milieu du corselet jusqu'à la jupe (voy. en D)'.
Les manches du bliaut sont souvent courtes (voy. en E), contrai-
rement aux modes des provinces du Nord. Ce vêtement était fait
d'étoffes de soie légères, moelleuses, fabriquées en Orient, ou de
tissus de lin, avec ornements brodés. Quant aux bliauts des femmes
nobles de ce temps, leur façon était plus compliquée (fig. 2). Il y en
a de plusieurs sortes. Les uns se composent d'un corsage A ouvert
sur la poitrine, avec galon de passementerie. Ce corsage, à peu près
juste, s'agrafait sur le devant. À sa partie inférieure était cousue
une étoffe crépelée, souple, qui prenait le ventre, le haut des hanches
et était lacée par derrière. Au moyen d'un galon ou d'un entre-
deux, la jupe, plissée à très-petits plis, était cousue à cette sorte de
large ceinture. La jupe était fendue par derrière jusqu'à une cer-
taine distance du lacet (voy. en B). Les manches étaient montées
suivant le détail C ou suivant le détail D. Ces bliauts étant faits avec
ces étoffes de soie crêpée comme on en fabrique encore dans tout
l'Orient, les petits plis de la robe ondoient quelque peu parfois2, et
l'extrémité des manches longues, dont l'étoffe était coupée de biais,
frisait sur les bords comme des ruches. L'étoffe, qui prenait le ventre
et les hanches, est habituellement figurée comme l'indique le détail
G. C'était évidemment un tissu élastique, comme une sorte de tricot
souple comprimant légèrement les formes du corps. La statue du
portail de Notre-Dame de Corbeil, déposée à Saint-Denis, présente
même un corsage tout entier fait de cette étoffe (voy. en E), et )a
meilleure preuve que cette étoffe avait de l'élasticité, c'est que le
sculpteur a perdu la gaufrure sur les seins. Les statues du portail
Royal de la cathédrale de Chartres présentent au contraire plusieurs
corsages tels que ceux figurés en A. Les manches D, moins longues,
sont faites avec une étoffe plissée en travers, très-certainement dans
le tissu, ce qui leur donnait un peu d'élasticité et les empêchait de
gêner les mouvements du bras. En H, nous donnons des entre-deux
qui se trouvent entre les corsages ou aux épaules, et en I un galon
soie et or trouvé à Notre-Dame dans une tombe du xnc siècle. Une
riche ceinture d'étoffe avec application d'orfèvrerie, de pierres fines,
couvrait la jonction du corsage et de la jupe (voy. Ceinture), et le
manteau posé sur les épaules descendait sur les bras jusqu'en bas du

' Musée de Toulouse, chapiteau représentant llérode et la fille de Salonié.
2 Voyez la belle stalue dite de Clotilde (xn° siècle), dans l'église de Saint-Denis, et
provenant de Notre-Dame de Corbeil,
 
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