— 05 — [ BOURRELET ]
d'oreilles. Les Gaulois, les Germains, hommes, femmes et enfants,
portaient des boucles d'oreilles en forme de grands anneaux avec un
renflement souvent très-richement orné; mais, pendant l'époque
carlovingienne, les boucles d'oreilles, réservées aux femmes, ne sont
iigurées que comme des pendants très-courts terminés par une perle ;
plus tard, ce bijou n'apparaît plus dans les monuments. Cependant
Jean de Meung, racontant comment Pygmalion se plaît à parer la
statue dont il s'éprend ', dit :
« Et met à ses deus oreilletes
« Deus verges d'or pendans greletes. »
Quelle était la forme de ces pendants? Nous l'ignorons. Très-
rarement les conteurs, si prolixes dans les descriptions de parures,
parlent-ils de boucles d'oreilles. 11 faut reconnaître d'ailleurs
que, pendant tout le cours du xne siècle, les femmes portaient
les cheveux longs, descendant des deux côtés de la tête en nattes
ou en mèches entourées de galons, qui ne laissaient pas voir les
oreilles; que, pendant la première moitié du xmc siècle, les femmes
se couvraient généralement la tête de voiles ou de chaperons qui
cachaient les oreilles ; que, pendant la seconde moitié de ce siècle,
les guimpes montaient très-haut et venaient se réunir au chaperon ;
que lorsqu'au xive siècle les femmes se mirent à porter des cheveux
longs, les boucles ou les nattes cachaient également les oreilles. Ce
n'est guère qu'à la fin de ce siècle que les cheveux sont relevés sous
la coiffure et que les oreilles restent visibles; mais alors les seules
houcles d'oreilles indiquées sont des perles aUachées très-près du
lobe inférieur. Au xv° siècle, les coiffures redescendent de manière
a cacher les côtés du cou ou sont accompagnées de voiles (voy. Coif-
fure); de sorte que pendant toute cette longue suite de modes il n'y
avait pas de raisons de porter un bijou, qui eût été caché.
BOURRELET, s. m. Coiffure de femme de la fin du xv2 siècle, rem-
plaçant le hennin ou haut bonnet. Le bourrelet affectait des formes
diverses, et figurait un cœur renversé, une conque, un coussin,
deux lobes, et était fait d'étoffes très-riches, surornées de perles et
de pierres précieuses (voy. Coiffure) :
« Dames à rebrassez collelz,
« De quelconque condition,
« Portant attours et bourrelets,
« Mort saisit sans exception <i. »
1 Le Roman de la rose, vers 21232.
- Villon, Grand Testament, xxxix.
m. — 9
d'oreilles. Les Gaulois, les Germains, hommes, femmes et enfants,
portaient des boucles d'oreilles en forme de grands anneaux avec un
renflement souvent très-richement orné; mais, pendant l'époque
carlovingienne, les boucles d'oreilles, réservées aux femmes, ne sont
iigurées que comme des pendants très-courts terminés par une perle ;
plus tard, ce bijou n'apparaît plus dans les monuments. Cependant
Jean de Meung, racontant comment Pygmalion se plaît à parer la
statue dont il s'éprend ', dit :
« Et met à ses deus oreilletes
« Deus verges d'or pendans greletes. »
Quelle était la forme de ces pendants? Nous l'ignorons. Très-
rarement les conteurs, si prolixes dans les descriptions de parures,
parlent-ils de boucles d'oreilles. 11 faut reconnaître d'ailleurs
que, pendant tout le cours du xne siècle, les femmes portaient
les cheveux longs, descendant des deux côtés de la tête en nattes
ou en mèches entourées de galons, qui ne laissaient pas voir les
oreilles; que, pendant la première moitié du xmc siècle, les femmes
se couvraient généralement la tête de voiles ou de chaperons qui
cachaient les oreilles ; que, pendant la seconde moitié de ce siècle,
les guimpes montaient très-haut et venaient se réunir au chaperon ;
que lorsqu'au xive siècle les femmes se mirent à porter des cheveux
longs, les boucles ou les nattes cachaient également les oreilles. Ce
n'est guère qu'à la fin de ce siècle que les cheveux sont relevés sous
la coiffure et que les oreilles restent visibles; mais alors les seules
houcles d'oreilles indiquées sont des perles aUachées très-près du
lobe inférieur. Au xv° siècle, les coiffures redescendent de manière
a cacher les côtés du cou ou sont accompagnées de voiles (voy. Coif-
fure); de sorte que pendant toute cette longue suite de modes il n'y
avait pas de raisons de porter un bijou, qui eût été caché.
BOURRELET, s. m. Coiffure de femme de la fin du xv2 siècle, rem-
plaçant le hennin ou haut bonnet. Le bourrelet affectait des formes
diverses, et figurait un cœur renversé, une conque, un coussin,
deux lobes, et était fait d'étoffes très-riches, surornées de perles et
de pierres précieuses (voy. Coiffure) :
« Dames à rebrassez collelz,
« De quelconque condition,
« Portant attours et bourrelets,
« Mort saisit sans exception <i. »
1 Le Roman de la rose, vers 21232.
- Villon, Grand Testament, xxxix.
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