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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 3) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.1315#0087
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— 81 — [ BRANLANTS ]

paraître la chemise entre l'échancrure du haut-de-chausses, qui
d'abord ne fut, ainsi que l'indique notre figure, qu'un caleçon très-
court, presque collant, et garni d'une brayette. Plus tard, c'est-à-
dire sous François Ier, ces hauts-de-chausses prennent de l'ampleur;
à la fin du xvic siècle, ils formaient deux bourrelets très-prononcés,
tailladés, cannelés, brodés, doublés, relevés, rembourrés. Puis ils
s'affaissent, s'allongent jusqu'au-dessus du genou ; leurs ouvertures
inférieures ne serrent plus les cuisses; ils perdent leur ampleur aux
hanches et tombent droit : ce sont alors les canons du milieu du
xvnc siècle. A la brayette se substitue la petite-oie de rubans. Les
canons se rétrécissent à la fin du règne de Louis XIV, et la culotte
du xvnc siècle les remplace. Voilà sommairement l'histoire des
braies : elles finissent par n'être plus que les chausses ou les
bas; et le haut-de-chausses devient culotte, puis pantalon, lequel
pantalon n'est que la paire de braies des premiers temps du
moyen âge.

Nous devons ajouter que les chausses furent portées simultané-
ment avec les braies, dès une époque reculée. Ainsi, dans la tapis-
serie de Bayeux, les hommes en habit civil portent les braies et les
chausses, qui étaient maintenues sous les braies avec des jarretières.
Toutes fois que les braies n'étaient pas à pieds, il fallait des chausses,
qui étaient glissées sous les braies ou posées par-dessus, formant
alors un bourrelet contenant la jarretière ; les femmes, qui ne por-
tèrent jamais les braies à pieds, mais des caleçons descendant aux
genoux, avaient des chausses. Alors les braies prirent le nom de
haut-de-chausses, et les chausses le nom de bas-de-chausses, d'où le
nom de bas est resté (voy. Chausses).

BRANLANTS, s. m. Larges paillettes de métal, quelquefois émail-
lées, qu'on attachait aux vêtements, et qui, vacillant à chaque mou-
vement du corps, miroitaient aux rayons du'soleil ou à l'éclat des
lumières. Cet ornement ne paraît pas avoir été de mode avant le
xve siècle. On l'attachait aux housses des chevaux, aux cottes d'armes,
dans les tournois. Ces branlants étaient souvent armoyés aux armes
du chevalier qui les portait : « J'ay un aultre parement de satin
« bleu, lozangé d'orfèvrerie à nos lectrcs (chiffres) branlans, qui
« sera bordé de lestisses (fourrure grise), — et si en ay un aultre
« à ma cotte d'armes toute semblable sur lequel je viendray sur les
« lices pour faire nos armes à pié, qui est de satin cramoisy, tout
« semé de branlans d'or, émaillé de rouge cler, à une grant bande
« de satin blanc toute semée de branlans d'argent, à trois lambeaux

m. — H
 
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