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https://doi.org/10.11588/diglit.1315#0092
[ CAGOULE ] — 86 —
enfant. Ces deux bulles sont de cuivre très-léger et doré, creuses et
plates par-dessous, comme l'indique le détail A. En B, est une autre
huile dont la coupe est tracée en D '. Ces bulles sont percées de
petites ouvertures sur leur face externe, parce qu'on supposait que
la relique, le talisman ou le bref, opéraient d'une manière plus
efficace, s'ils étaient mis en relation directe avec les objets exté-
rieurs2. L'usage des bulles, talismans, brefs, remonte à la plus
haute antiquité, et le christianisme ne fit que conserver un genre
de superstition qui a existé de tout temps et chez toutes les
nations. Aussi les Pères de la primitive Eglise blâment-ils fortement
ces habitudes, qu'ils considéraient comme entachées de paganisme.
Malgré leurs exhortations et les décisions des conciles, le moyen âge
renchérit encore, s'il est possible, sur ces pratiques, principalement
pendant la période des croisades, car aux talismans ayant un carac-
tère chrétien s'ajoutèrent souvent les talismans orientaux arabes.
Câ
CAGOULE, s. f. {coules, ciiculle). Sorte de surtout sans manches,
assez ample, garni d'un capuchon et descendant jusqu'aux genoux
le plus habituellement, et même au-dessous. La cuculle était le
vêtement monastique ; courte, on lui donnait le nom de scapidaire.
Clément V, au concile de Vienne, distingue clairement la cuculle du
froc; souvent on a confondu ces deux vêtements. Il établit « que
la cuculle est un habit ample et long, sans manches, tandis que le
froc est un vêtement descendant jusqu'aux pieds et possédant de
longues manches ». La cuculle est un habit à capuchon, large, cou-
vrant la tête et les épaules. Lorsque Guillaume Longue-Epée, duc
de Normandie, est tué par les Flamands, on rapporte son corps
h Rouen ; dans la ceinture de ses braies on trouve une clef :
« Du chef de son braier une clef defermerent,
« Et cole (coule) è estamine et un froc en osterent.
« Et tôt l'habit d'un raoigne kà un pauvre donerent,
« N'i out altre trésor, ne altre n'i trouvèrent 3.»
1 Musée des fouilles du château de Pierrefonds (xiV ou XVe siècle).
2 Voyez ce que dit à ce sujet J.-B. Thiers, dans son Truite des superstitions, tome I,
livre V.
3 Honmn fie Boit, vers 2755 et suiv.
enfant. Ces deux bulles sont de cuivre très-léger et doré, creuses et
plates par-dessous, comme l'indique le détail A. En B, est une autre
huile dont la coupe est tracée en D '. Ces bulles sont percées de
petites ouvertures sur leur face externe, parce qu'on supposait que
la relique, le talisman ou le bref, opéraient d'une manière plus
efficace, s'ils étaient mis en relation directe avec les objets exté-
rieurs2. L'usage des bulles, talismans, brefs, remonte à la plus
haute antiquité, et le christianisme ne fit que conserver un genre
de superstition qui a existé de tout temps et chez toutes les
nations. Aussi les Pères de la primitive Eglise blâment-ils fortement
ces habitudes, qu'ils considéraient comme entachées de paganisme.
Malgré leurs exhortations et les décisions des conciles, le moyen âge
renchérit encore, s'il est possible, sur ces pratiques, principalement
pendant la période des croisades, car aux talismans ayant un carac-
tère chrétien s'ajoutèrent souvent les talismans orientaux arabes.
Câ
CAGOULE, s. f. {coules, ciiculle). Sorte de surtout sans manches,
assez ample, garni d'un capuchon et descendant jusqu'aux genoux
le plus habituellement, et même au-dessous. La cuculle était le
vêtement monastique ; courte, on lui donnait le nom de scapidaire.
Clément V, au concile de Vienne, distingue clairement la cuculle du
froc; souvent on a confondu ces deux vêtements. Il établit « que
la cuculle est un habit ample et long, sans manches, tandis que le
froc est un vêtement descendant jusqu'aux pieds et possédant de
longues manches ». La cuculle est un habit à capuchon, large, cou-
vrant la tête et les épaules. Lorsque Guillaume Longue-Epée, duc
de Normandie, est tué par les Flamands, on rapporte son corps
h Rouen ; dans la ceinture de ses braies on trouve une clef :
« Du chef de son braier une clef defermerent,
« Et cole (coule) è estamine et un froc en osterent.
« Et tôt l'habit d'un raoigne kà un pauvre donerent,
« N'i out altre trésor, ne altre n'i trouvèrent 3.»
1 Musée des fouilles du château de Pierrefonds (xiV ou XVe siècle).
2 Voyez ce que dit à ce sujet J.-B. Thiers, dans son Truite des superstitions, tome I,
livre V.
3 Honmn fie Boit, vers 2755 et suiv.