[ ARMURE ] — 68 —
ait été. réellement maintenu, soit que les artistes, auteurs de ces
peintures et bas-reliefs, aient reproduit des formes antérieures à
leur temps; de ceux-là nous ne parlerons pas. Mais, à côté de ces
documents, il en est d'autres qui, pour nous, ont un intérêt sérieux
en ce qu'ils paraissent être inspirés par un sentiment de la réalité
très-frappant; et, en première ligne, nous citerons le célèbre jeu
d'échecs d'ivoire qui provient du trésor de l'abbaye de Saint-Denis
et qui passe pour avoir appartenu à Charlemagne '. Ce jeu com-
prend deux cavaliers dont l'équipement di(l'ère. L'un ((ig. i) nous
montre un homme d'armes vêtu d'une lorica composée d'écaillés de
mêlai, bronze ou fer, posée sur une tunique descendant jusqu'au-
dessousdes genoux. Une sorte d'aumtisse juste, de peau ou de feutre,
couvre la lête, et un éeu en forme d'amande est attaché au bras
gauche. En A, la figure montre le cavalier de prolil du côté droit,
et en B est tracée la cuiller de la selle. Nous ne parlerons pas ici
du harnais du cheval5. L'autre cavalier (fig. 2)! est mieux armé.
Le corps et les cuisses sont revêtus d'une sorte de justaucorps de
peau ou de toile couvert de tuiles de métal se recouvrant. Sur la
tête est posée une calotte de métal avec aumussc de peau passant
sous la cotte; les jambes sont protégées par des chausses de peau, et
entre les cuissards et ces chausses, à la hauteur des genoux, on aper-
çoit un bourrelet d'étoffe, comme un caleçon serré par le haut des
jambières. Ce cavalier porte un bouclier circulaire couvert d'orne-
ments et bordé de cercles de métal. Kn A, est montré le bras droit
qui lient l'épée. L'avant-'brns est nu, et, sous la manche armée, on
aperçoit une autre manche d'étoffe. Kn 13, est présenté le dos de la
colle couverte de tuiles de métal, et en C la cuiller de la selle. Ces cottes
d'armes étaient lai les généra le ment de peau ou dédoubles de toile;
les plaques de métal, quelquefois en forme d'écaillés, mais plus
souvent rectangulaires, <H;nentrivèi:s et cousues sur le vêlement, qui
était houclé latéralement de l'aisselle au genou d'un seul côté, sans
quoi il eût été impossible de se couler dedans. Ainsi les boucles
étant posées du côté gauche, on enfilait la jambe droite, puis le bras
' Ce monument, de la plus haute valeur, est ilspiisr aujuLiril'Imi daiis le cabinet des
médailles de la Bibliothèque nationale. Toutes ces pièces d'ivoire sont (Tune grande
dimension, et, bien que le travail en soit barbare, le caractère des personnages indique
une observation filèle de la nature.
s Voyez H a usais.
3 La figure 1 est la copie fidèle de l'une des pièces ; la ligure 2, L'interprétation de
l'autre, afin de la rendre plus intelligible. D'ailleurs, pour cette figure 2, on s'est aidé
de vignettes de manuscrits dalant de la même époque.
ait été. réellement maintenu, soit que les artistes, auteurs de ces
peintures et bas-reliefs, aient reproduit des formes antérieures à
leur temps; de ceux-là nous ne parlerons pas. Mais, à côté de ces
documents, il en est d'autres qui, pour nous, ont un intérêt sérieux
en ce qu'ils paraissent être inspirés par un sentiment de la réalité
très-frappant; et, en première ligne, nous citerons le célèbre jeu
d'échecs d'ivoire qui provient du trésor de l'abbaye de Saint-Denis
et qui passe pour avoir appartenu à Charlemagne '. Ce jeu com-
prend deux cavaliers dont l'équipement di(l'ère. L'un ((ig. i) nous
montre un homme d'armes vêtu d'une lorica composée d'écaillés de
mêlai, bronze ou fer, posée sur une tunique descendant jusqu'au-
dessousdes genoux. Une sorte d'aumtisse juste, de peau ou de feutre,
couvre la lête, et un éeu en forme d'amande est attaché au bras
gauche. En A, la figure montre le cavalier de prolil du côté droit,
et en B est tracée la cuiller de la selle. Nous ne parlerons pas ici
du harnais du cheval5. L'autre cavalier (fig. 2)! est mieux armé.
Le corps et les cuisses sont revêtus d'une sorte de justaucorps de
peau ou de toile couvert de tuiles de métal se recouvrant. Sur la
tête est posée une calotte de métal avec aumussc de peau passant
sous la cotte; les jambes sont protégées par des chausses de peau, et
entre les cuissards et ces chausses, à la hauteur des genoux, on aper-
çoit un bourrelet d'étoffe, comme un caleçon serré par le haut des
jambières. Ce cavalier porte un bouclier circulaire couvert d'orne-
ments et bordé de cercles de métal. Kn A, est montré le bras droit
qui lient l'épée. L'avant-'brns est nu, et, sous la manche armée, on
aperçoit une autre manche d'étoffe. Kn 13, est présenté le dos de la
colle couverte de tuiles de métal, et en C la cuiller de la selle. Ces cottes
d'armes étaient lai les généra le ment de peau ou dédoubles de toile;
les plaques de métal, quelquefois en forme d'écaillés, mais plus
souvent rectangulaires, <H;nentrivèi:s et cousues sur le vêlement, qui
était houclé latéralement de l'aisselle au genou d'un seul côté, sans
quoi il eût été impossible de se couler dedans. Ainsi les boucles
étant posées du côté gauche, on enfilait la jambe droite, puis le bras
' Ce monument, de la plus haute valeur, est ilspiisr aujuLiril'Imi daiis le cabinet des
médailles de la Bibliothèque nationale. Toutes ces pièces d'ivoire sont (Tune grande
dimension, et, bien que le travail en soit barbare, le caractère des personnages indique
une observation filèle de la nature.
s Voyez H a usais.
3 La figure 1 est la copie fidèle de l'une des pièces ; la ligure 2, L'interprétation de
l'autre, afin de la rendre plus intelligible. D'ailleurs, pour cette figure 2, on s'est aidé
de vignettes de manuscrits dalant de la même époque.