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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 5) — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.1317#0075
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| ABMUIÏE I — 70 —

ceinture ellaissaient aux mouvements toute leur liberté; leur poids,
combiné avec le trot du cheval,devait fatiguer .beaucoup les épaules,
aussi essaya-t-on de remédier à cet inconvénient. Vers la fin du
ixe siècle, on voit apparaître la cotte ireillissée, c'est-à-dire composée
comme la précédente, d'un vêlement de toiles doublées et rembour-
rées ou de peau, et armé de bandes de cuir e» façon de treillis, avec
rivets à larges têtes à chaque jonction des bandes et dans leurs inter-
valles. Cette armure était moins lourde que la précédente, élaitplûs
souple, et permettait la ceinture, qui empêchait loul le poids de In
cotte de fatiguer les épaules. Voici (fig. 3) un exemple de ce genre
d'armure '. Le détail A montre comment était composé le treillis
de bandes de cuir avec rivets de fer ou de bronze. Sous la cotte
d'armes est une première tunique longue, d'étoffe, descendant aux
genoux; cette tunique est à manches justes; puis est posée une
seconde tunique ne descendant guère plus bas que la cotte et à
manches courtes. Les jambes ne sont pas armées, mais couvertes de
chausses justes. Aux souliers sont attachés des éperons. La cotte se
réunit au casque par un couvre-nuque. Pour faciliter le passage
de la tète, un vantail carré, posé sur la poitrine, s'ouvre d'un côté
comme une porte, et se rattache par des agrafes. On trouve la
même disposition adoptée pour les cottes d'armes normandes. Celles-
ci sont parfaitement indiquées dans la tapisserie de Baveux et dans
un assez grand nombre de monuments datant de la fui du xif siècle.
Ce qui donne aux représentations de la tapisserie de Baveux un inté-
rêt particulier, c'est que les cottes d'armes sont figurées non-seule-
ment sur le corps des personnages, mais portées sur des bâtons au
moment de l'embarquement de Guillaume. Aussi voit-on exactement
la manière dont elles étaient faites. Elles formaient un seul vêtement
couvrant tout le corps, les deux bras jusqu'au-dessous du coude, el
les dem cuisses jusqu'au-dessous des genoux. Pour revêtir cette cotte,
un large plastron carré s'ouvrait sur la poitrine, permettait d'en-
fourcher les jambes, une manche, puis l'autre, après quoi on bou-
tonnait ce plastron; un camail était attaché au large collet par
derrière; sa partie antérieure était prise sous !e plastron quand on
le fermait sur la poitrine. Pans la tapisserie de Baveux, ces cottes sonl
parfois treillissées ou paraissent revêtues de plaques de métal ; le plus
souvent elles sont entièrement couvertes d'anneaux de métal, figurés
par de petits cercles. On pourrait, vu le dessin grossier de celle
broderie, supposer que ces anneaux représentent des mailles, mais
 
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