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sieurs occasions, et particulièrement dans la sur-
prise où Marcellus perdit la vie , qu'il osa se pré-
senter comme candidat pour le consulat, avant
d'avoir passé , suivant l'usage , par l'édilité et la
préture (i). 11 fut nommé consul, par la faveur
du sénat, l'an iq8 avant l'ère chrétienne ; et
bientôt la guerre de Philippe l'appela au-delà
des mers. Les six années qu'il passa dans la Grèce
furent également remarquables par ses victoires
sur le prince macédonien (2), et par la politi-
que humaine et populaire, au moyen de laquelle,
en hrisant les chaînes de la nation, il sut lui
en donner d'autres, et les lui faire porter sans
qu'elle s'en aperçût. Persuadé que de petites ré-
publiques indépendantes les unes des autres sont
naturellement soumises h l'influence de l'éiat qui
a été assez puissant pour les délivrer de tout
joug étranger, il fit proclamer dans les jeux sa-
crés de la Grèce la liberté entière de la nation,
(1) Les tribuns du peuple, qui s'opposoient à l'élection
de Titus, se Coudoient sur l'ordre usité, qui ne pcrmel-
toit pas qu'on passât immédiatement de la questure au
consulat; et, quoique Titus n'eût pas encore trente ans,
ils ne lui objectoient point son âge : les lois annales , à
cette c'poque, étoient bien plus indulgentes que dans les
temps postérieurs ( Cice'ron, Philippica V, §. 17). Voyez
aussi Tile-Live , 1. XXXII, c. vu; et Plutarquc, dans la
Vie de Flamininus, §. 2. Ces deux historiens m'ont fourni
la plupart des faits que j'indique dans cet article.
{■}.) La bataille des Cynocéphales , gagnée par Flamini-
nus l'an 197 avant l'ère chrétienne, obligea Philippe à
une paix humiliante , et délivra la Grèce de son injlucncc.
sieurs occasions, et particulièrement dans la sur-
prise où Marcellus perdit la vie , qu'il osa se pré-
senter comme candidat pour le consulat, avant
d'avoir passé , suivant l'usage , par l'édilité et la
préture (i). 11 fut nommé consul, par la faveur
du sénat, l'an iq8 avant l'ère chrétienne ; et
bientôt la guerre de Philippe l'appela au-delà
des mers. Les six années qu'il passa dans la Grèce
furent également remarquables par ses victoires
sur le prince macédonien (2), et par la politi-
que humaine et populaire, au moyen de laquelle,
en hrisant les chaînes de la nation, il sut lui
en donner d'autres, et les lui faire porter sans
qu'elle s'en aperçût. Persuadé que de petites ré-
publiques indépendantes les unes des autres sont
naturellement soumises h l'influence de l'éiat qui
a été assez puissant pour les délivrer de tout
joug étranger, il fit proclamer dans les jeux sa-
crés de la Grèce la liberté entière de la nation,
(1) Les tribuns du peuple, qui s'opposoient à l'élection
de Titus, se Coudoient sur l'ordre usité, qui ne pcrmel-
toit pas qu'on passât immédiatement de la questure au
consulat; et, quoique Titus n'eût pas encore trente ans,
ils ne lui objectoient point son âge : les lois annales , à
cette c'poque, étoient bien plus indulgentes que dans les
temps postérieurs ( Cice'ron, Philippica V, §. 17). Voyez
aussi Tile-Live , 1. XXXII, c. vu; et Plutarquc, dans la
Vie de Flamininus, §. 2. Ces deux historiens m'ont fourni
la plupart des faits que j'indique dans cet article.
{■}.) La bataille des Cynocéphales , gagnée par Flamini-
nus l'an 197 avant l'ère chrétienne, obligea Philippe à
une paix humiliante , et délivra la Grèce de son injlucncc.