§ ï8. Pompée.
Elevé dans les camps de Strabon son père ,
Pompée fit ses premières' armes dans la guerre
Sociale, où il apprit de ce général l'art de com-
mander les armées ; mais il ne dut qu'à lui-
même l'apprentissage d'un art encore plus rare ,
et que son père avoit négligé, celui de se faire
aimer de ses compagnons d'armes (i). A la mort
de Strabon , son fils se vit exposé à des persé-
cutions, auxquelles il écbappa, protégé par la
bienveillance et l'estime de ses concitoyens qu'il
avoit déjà su se concilier (2). Pompée n'étoit âgé
sauva en Sicile ( Valere Maxime, I. VI, c. Vlir, n.° 7 ;
Appien , Civil., 1. IV, §. 4^ > Macrobe, in Sonia. Scip.,
liv. I, c. 11 ).
(1) Cne'us Pompeïus Strabon (ou le Louche) étoit dé-
teste, principalement à cause de son avidité. Son lils se
garda bien de prendre le même surnom. Plutarquc, dans
les Vies des hommes illustres, et principalement dans celle
de Pompée ; Appien d'Alexandrie, dans les deux premiers
livres des Guerres civiles; Dion, dans les livres XXXYI
cl suivants, jusqu'au XLII, sont les sources d'où j'ai tiré
la plupart des matériaux de cet article, sans négliger
les écrivains contemporains de Pompée, tels que César,
Cicéron , Salluste , et autres de différentes époques.
(2) Cette bienveillance, Pompée la devoit à la régula-
rité de ses mœurs, et à des talents agréables joints à des
qualités solides. Dans sa jeunesse, il ne fréquentoit point
les bains, et il avoit coutume de prendre ses repas assis
et non couebé ( Diodore de Sicile, Excerpta, édition de
Wesseling, pag. tii.j). Salluste parle de sou adresse dans
tous les exercices de la gymnastique ( Frag. ex lib. VI,
Elevé dans les camps de Strabon son père ,
Pompée fit ses premières' armes dans la guerre
Sociale, où il apprit de ce général l'art de com-
mander les armées ; mais il ne dut qu'à lui-
même l'apprentissage d'un art encore plus rare ,
et que son père avoit négligé, celui de se faire
aimer de ses compagnons d'armes (i). A la mort
de Strabon , son fils se vit exposé à des persé-
cutions, auxquelles il écbappa, protégé par la
bienveillance et l'estime de ses concitoyens qu'il
avoit déjà su se concilier (2). Pompée n'étoit âgé
sauva en Sicile ( Valere Maxime, I. VI, c. Vlir, n.° 7 ;
Appien , Civil., 1. IV, §. 4^ > Macrobe, in Sonia. Scip.,
liv. I, c. 11 ).
(1) Cne'us Pompeïus Strabon (ou le Louche) étoit dé-
teste, principalement à cause de son avidité. Son lils se
garda bien de prendre le même surnom. Plutarquc, dans
les Vies des hommes illustres, et principalement dans celle
de Pompée ; Appien d'Alexandrie, dans les deux premiers
livres des Guerres civiles; Dion, dans les livres XXXYI
cl suivants, jusqu'au XLII, sont les sources d'où j'ai tiré
la plupart des matériaux de cet article, sans négliger
les écrivains contemporains de Pompée, tels que César,
Cicéron , Salluste , et autres de différentes époques.
(2) Cette bienveillance, Pompée la devoit à la régula-
rité de ses mœurs, et à des talents agréables joints à des
qualités solides. Dans sa jeunesse, il ne fréquentoit point
les bains, et il avoit coutume de prendre ses repas assis
et non couebé ( Diodore de Sicile, Excerpta, édition de
Wesseling, pag. tii.j). Salluste parle de sou adresse dans
tous les exercices de la gymnastique ( Frag. ex lib. VI,