DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0147
i46
Le proconsul, au retour de chaque expédi-
tion , s'empressait de congédier ses troupes:
cette conduite, qui inspiroit une grande con-
fiance au peuple et au sénat, les disposoit à
lui conférer, quand l'occasion s'en présentent,
une autorité égaie à celle qu'il venoit de dépo-
ser avec tant de désintéressement et de noblesse.
On auroil pu croire que ce grand homme avoit
atteint le but de ses désirs : sans être monarque,
il étoit le premier des Romains ; respecté de
tous les partis, dans toutes les conjonctures dif-
ficiles il étoit placé à la tête de la répu-
blique.
Mais celle république éloit trop grande pour
se ranger ainsi d'elle-même, et volontairement,
sous l'autorité d'un seul homme dont le pouvoir
n'étoit pas fondé sur les lois. Les moyens mêmes
qui l'avoient élevé si haut lui avoient fait des
ennemis dangereux.
ce morceau de littérature latine, le plus sublime peut-
être qu'on ait jamais produit dans le même pente: la
noble simplicité' de la diction est au niveau de la gran-
deur du sujet. Le voilà : Cneus Pompeius Mognus, impe-
rator, bello triginta annorum confecto , fusis, fugalis, oc-
cisi's, in deditioncm accepiis hominum centias vicies semel,
centenis octoginta tribus millibus ; depiessis aul captis na-
vibus septingèntîs quadraginla sex ; Oppidis, castellis mille
quingentis viginli oclo in /idem receptis; terris a Maeoli lacu
ad Bubrtim mare subaciis, votum merito Minervae. Cette
inscription étoit placée dans un temple de Minerve bâti
par Pompée dans le champ de Mars. Il avoit employé à
la construction de cet édifice une partie des richesses
qu'il avoit prises sur les ennemis.
i
Le proconsul, au retour de chaque expédi-
tion , s'empressait de congédier ses troupes:
cette conduite, qui inspiroit une grande con-
fiance au peuple et au sénat, les disposoit à
lui conférer, quand l'occasion s'en présentent,
une autorité égaie à celle qu'il venoit de dépo-
ser avec tant de désintéressement et de noblesse.
On auroil pu croire que ce grand homme avoit
atteint le but de ses désirs : sans être monarque,
il étoit le premier des Romains ; respecté de
tous les partis, dans toutes les conjonctures dif-
ficiles il étoit placé à la tête de la répu-
blique.
Mais celle république éloit trop grande pour
se ranger ainsi d'elle-même, et volontairement,
sous l'autorité d'un seul homme dont le pouvoir
n'étoit pas fondé sur les lois. Les moyens mêmes
qui l'avoient élevé si haut lui avoient fait des
ennemis dangereux.
ce morceau de littérature latine, le plus sublime peut-
être qu'on ait jamais produit dans le même pente: la
noble simplicité' de la diction est au niveau de la gran-
deur du sujet. Le voilà : Cneus Pompeius Mognus, impe-
rator, bello triginta annorum confecto , fusis, fugalis, oc-
cisi's, in deditioncm accepiis hominum centias vicies semel,
centenis octoginta tribus millibus ; depiessis aul captis na-
vibus septingèntîs quadraginla sex ; Oppidis, castellis mille
quingentis viginli oclo in /idem receptis; terris a Maeoli lacu
ad Bubrtim mare subaciis, votum merito Minervae. Cette
inscription étoit placée dans un temple de Minerve bâti
par Pompée dans le champ de Mars. Il avoit employé à
la construction de cet édifice une partie des richesses
qu'il avoit prises sur les ennemis.
i