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https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0195
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se décida pour le parti du sénat et de son
oncle. Pompée, qui en étoit le chef, fut tou-
ché de la générosité de Brutus , et l'accueillit
avec affection. On admira dans le camp de
Pharsale ce philosophe guerrier qui trouvoit
du loisir pour ses paisibles éludes même la
veille d'une grande bataille. Mais les deslins
de cette journée parurent changer tout-à-coup
l'ame de Brutus ; on le vit pencher vers le
parti du vainqueur ; il ne se rallia point aux
débris de celui de Pompée ; il ne suivit point
Caton en Afrique : au contraire , de Larisse ,
où il s'étoit retiré , il écrivit à César qui, n'a-
yant pas oublié sa tendresse pour Servilie (i),
avoit eu soin que les jours du fils fussent res-
pectés. César l'accueillit avec bonté, le mil au
rang de ses amis , lui accorda la grâce de pres-
que tous ceux pour qui son nouveau partisan
la sollicita. Sa confiance en lui fut telle dès
le premier moment, qu'il lui demanda des con-
seils relativement à la poursuite de Pompée ;
(i) La passion fie Servilie pour Ce'sar avoit fourni ma-
tière à la chronique scandaleuse du temps, au point que
des e'crivaios anciens ont cru que Marcus Brutus pouvoit
bien être le fruit de ces amours illégitimes; niais cette
opinion a été réfutée par Middlcton ( Lifo of Cicero,
I. III, dans une note): ses arguments sont sans réplique:
il les a tire's de quelques époques bien certaines, et de
l'âge de César qui n'avoit que quinze ans de plus que
Maicus Rnitus. Le premier en comptoit quarante-sept,
lorsque Servilie éloit éperdumenl éprise de lui (Plutar-
que , Caton le jeune, §. 24 ).
se décida pour le parti du sénat et de son
oncle. Pompée, qui en étoit le chef, fut tou-
ché de la générosité de Brutus , et l'accueillit
avec affection. On admira dans le camp de
Pharsale ce philosophe guerrier qui trouvoit
du loisir pour ses paisibles éludes même la
veille d'une grande bataille. Mais les deslins
de cette journée parurent changer tout-à-coup
l'ame de Brutus ; on le vit pencher vers le
parti du vainqueur ; il ne se rallia point aux
débris de celui de Pompée ; il ne suivit point
Caton en Afrique : au contraire , de Larisse ,
où il s'étoit retiré , il écrivit à César qui, n'a-
yant pas oublié sa tendresse pour Servilie (i),
avoit eu soin que les jours du fils fussent res-
pectés. César l'accueillit avec bonté, le mil au
rang de ses amis , lui accorda la grâce de pres-
que tous ceux pour qui son nouveau partisan
la sollicita. Sa confiance en lui fut telle dès
le premier moment, qu'il lui demanda des con-
seils relativement à la poursuite de Pompée ;
(i) La passion fie Servilie pour Ce'sar avoit fourni ma-
tière à la chronique scandaleuse du temps, au point que
des e'crivaios anciens ont cru que Marcus Brutus pouvoit
bien être le fruit de ces amours illégitimes; niais cette
opinion a été réfutée par Middlcton ( Lifo of Cicero,
I. III, dans une note): ses arguments sont sans réplique:
il les a tire's de quelques époques bien certaines, et de
l'âge de César qui n'avoit que quinze ans de plus que
Maicus Rnitus. Le premier en comptoit quarante-sept,
lorsque Servilie éloit éperdumenl éprise de lui (Plutar-
que , Caton le jeune, §. 24 ).