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https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0339
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Plusieurs sénateurs , dans l'émotion que ce
danger public avoit causée , i econnoissoient Ci-
céron pour le sauveur de Rome , et le procla-
moient le père de la patrie ; tandis que cette
procédure extraordinaire effrayoit un grand nom-
bre d'autres citoyens , même parmi ceux qui
ri'appaiieooient pas à ce parti remuant et anar-
cbique , dont on craignoit, avec raisou, les en-
treprises. Un des nouveaux tribuns, Mélellus,
empêcba Cicéron de parler au peuple le dernier
jour de sa magistrature ; mais le consul, en pro-
nonçant le serment d'usage en celte circonstance,
y ajouta que lui seul avoit sauvé l'état.
Durant les cinq années <jui suivirent, le cré-
dit de l'ex-consul décrut sensiblement. Pompée,
Crassus, César, le ménageoient, mais ils ne
l'aimoient pas. Il voulut faire punir l'attentat que
Clodius avoit commis dans les mystères de la
Bonne Déesse; mais ses poursuites inutiles ne
servirent qu'à aigrir contre lui les ressentiments
de ce jeune patricien, qui tenoit par alliance
au tribun Métellus, et par inclination aux en-
nemis de Cicéron. Les conventions secrètes qu'a-
voieut faites entre eux, en l'au 60, les trois
personnages puissants que nous venons de nom-
mer , avoient rendu presque nulle sou influence
dans les affaires publiques, qu'il s'obstinoit cepen-
dant à ne point quitter. Quelques expressions
imprudentes qui lui écbappèrent l'année suivante,
sur l'état actuel de la république, irritèrent les
triumvirs. César, alors consul, fit passer Clodius
Plusieurs sénateurs , dans l'émotion que ce
danger public avoit causée , i econnoissoient Ci-
céron pour le sauveur de Rome , et le procla-
moient le père de la patrie ; tandis que cette
procédure extraordinaire effrayoit un grand nom-
bre d'autres citoyens , même parmi ceux qui
ri'appaiieooient pas à ce parti remuant et anar-
cbique , dont on craignoit, avec raisou, les en-
treprises. Un des nouveaux tribuns, Mélellus,
empêcba Cicéron de parler au peuple le dernier
jour de sa magistrature ; mais le consul, en pro-
nonçant le serment d'usage en celte circonstance,
y ajouta que lui seul avoit sauvé l'état.
Durant les cinq années <jui suivirent, le cré-
dit de l'ex-consul décrut sensiblement. Pompée,
Crassus, César, le ménageoient, mais ils ne
l'aimoient pas. Il voulut faire punir l'attentat que
Clodius avoit commis dans les mystères de la
Bonne Déesse; mais ses poursuites inutiles ne
servirent qu'à aigrir contre lui les ressentiments
de ce jeune patricien, qui tenoit par alliance
au tribun Métellus, et par inclination aux en-
nemis de Cicéron. Les conventions secrètes qu'a-
voieut faites entre eux, en l'au 60, les trois
personnages puissants que nous venons de nom-
mer , avoient rendu presque nulle sou influence
dans les affaires publiques, qu'il s'obstinoit cepen-
dant à ne point quitter. Quelques expressions
imprudentes qui lui écbappèrent l'année suivante,
sur l'état actuel de la république, irritèrent les
triumvirs. César, alors consul, fit passer Clodius